AgricultureLe prix du lait atteint un plancher historique
Sans surprise après que le comité de l'interprofession (IP Lait) n'a pas pu s'entendre fin juin sur un prix indicatif du lait d'industrie pour le 3e trimestre, d'importants transformateurs viennent de baisser les prix.

Des paysans manifestent contre la baisse du prix du lait.
Ces réductions sont «aussi incompréhensibles qu'inutiles» et «mettent en péril bon nombre d'exploitations», écrit mardi dans un communiqué l'Union suisse des paysans. L'USP n'hésite pas à parler de situation économique «désespérée» dans laquelle se retrouvent de plus en plus souvent les paysans laitiers en raison de la tension qui perdure.
Le discours n'est pas nouveau mais il est habituellement tenu par la Fédération des producteurs de lait ou d'autres organisations similaires. Que la faîtière elle-même sorte du bois et lance un appel pressant aux organisations de producteurs et aux transformateurs de lait montre la gravité de la situation.
Grande distribution pas visée
Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas la grande distribution qui est dans le collimateur des agriculteurs. Dans l'ensemble, les détaillants ont bien collaboré, acceptant de ne pas exercer de pression supplémentaire sur les prix comme le lui demandait l'USP, reconnaît cette dernière.
Les agriculteurs eux-mêmes, plus spécialement les organisations de producteurs, sont en revanche dans le viseur de l'USP. Celle-ci leur reproche d'exercer une pression sur les prix en produisant trop. S'ils peuvent y gagner dans un premier temps, ils contribuent cependant à «précipiter la spirale descendante des prix du lait».
Spirale infernale
Forte de cette surproduction que leur offre ces organisations de producteurs, l'industrie laitière n'a plus qu'à faire valoir l'offre et la demande pour abaisser les prix. Face à la désunion des producteurs au sein de l'interprofession, il leur a été facile d'empêcher que l'IP Lait parvienne à un accord sur un prix indicatif du lait d'industrie pour le 3e trimestre.
Les 66 centimes qui prévalaient jusqu'alors ne sont plus même garantis. L'USP attend ainsi des organisations de producteurs et des transformateurs des efforts sérieux en vue d'une stabilisation du marché.
«Le temps presse. Chaque jour qui passe sans réaction des organisations concernées sonne le glas de nouvelles exploitations laitières. Et rien n'annonce la fin de cette spirale car à ces prix- là, personne en Suisse ne peut couvrir les coûts de sa production», affirme encore l'USP.