Allemagne: Le procès d'un couple de «barbares» s'ouvre

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AllemagneLe procès d'un couple de «barbares» s'ouvre

Un homme et son ex-femme sont accusés d'avoir séquestré et torturé huit femmes, dont deux à mort dans la région de Paderborn.

A la première audience, l'ex-épouse a caché son visage dans derrière un dossier. L'accusé, barbe et lunettes noires et vêtu d'une veste en cuir, se tenait visage découvert devant les caméras.

A la première audience, l'ex-épouse a caché son visage dans derrière un dossier. L'accusé, barbe et lunettes noires et vêtu d'une veste en cuir, se tenait visage découvert devant les caméras.

Keystone

Le procès d'un homme et de son ex-femme accusés d'avoir séquestré et torturé physiquement et psychologiquement huit femmes, dont deux à mort, s'est ouvert mercredi à Paderborn, dans l'ouest de l'Allemagne. Les accusés se rejettent mutuellement la responsabilité de ces crimes.

Arrêtés en mai dernier, l'homme de 46 ans et son ex-femme, 47 ans, sont accusés d'avoir séquestré une femme de 41 ans et de l'avoir torturée pendant des semaines. Elle avait succombé à ses blessures dans un hôpital après que le couple eut cherché à la ramener chez elle.

A la première audience mercredi, l'ex-épouse a caché son visage derrière un dossier. L'accusé en revanche, barbe et lunettes noires et vêtu d'une veste en cuir, se tenait visage découvert devant les caméras autorisées dans la salle au début de l'audience. Les débats se sont achevés en fin de matinée, après la lecture de l'acte d'accusation. Le procès doit durer jusqu'au printemps.

Brûlé dans la cheminée

Selon les aveux de la femme, le couple aurait aussi tué en août 2104 une autre femme, âgée de 33 ans. Cette dernière avait épousé l'accusé en 2013, alors qu'il était divorcé de sa première femme - sa coaccusée - mais vivait toujours avec elle.

Les deux suspects auraient placé le corps de cette femme dans un congélateur avant de le ressortir pour le découper en morceaux et ensuite le brûler dans une cheminée. Les enquêteurs n'ont pas pu trouver trace du corps de cette première victime. Par contre, ils ont trouvé des preuves ADN que les deux victimes ont résidé au domicile des suspects, une ferme à Höxter.

Libérées contre de l'argent

L'accusé a déjà été condamné pour agression et séquestration dans les années 1990. Il nie toute culpabilité et rejette la faute sur son ex-femme. Cette dernière affirme au contraire avoir été sous la coupe de son ex-mari et également avoir été maltraitée par lui.

L'enquête a identifié au moins six autres victimes qui ont survécu. L'une d'entre elles s'est échappée tandis que d'autres ont été libérées par le couple moyennant d'importantes sommes d'argent. Plus de 100'000 euros ont été retrouvés au domicile du couple.

Promesses de grand amour

Les victimes, qui était piégées à l'aide d'annonces de rencontres dans des journaux, se rendaient à la ferme où résidaient les deux quadragénaires. «Les accusés promettaient le grand amour à ces femmes», a expliqué le procureur Ralf Meyer.

Elles se retrouvaient finalement enfermées. Attachées à des radiateurs, elles étaient ensuite frappées sans relâche, brûlées et laissées à dormir dans le froid d'une grange. L'une des victimes a failli se noyer dans une baignoire remplie à ras bord où l'ont jetée les accusés. Le parquet soupçonne le couple d'avoir fait d'autres victimes et mène actuellement l'enquête sur un possible cas de viol.

Lors de l'audience mercredi, l'avocat de l'homme a demandé une nouvelle expertise psychologique. Il dénoncé des «erreurs» dans la première qui qualifiait son client de personne aux tendances sadiques.

(ats)

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