Suisse/Thaïlande: Le procès du pédophile présumé suspendu à Bulle

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Suisse/ThaïlandeLe procès du pédophile présumé suspendu à Bulle

La défense du septuagénaire conteste la tenue du procès pour des faits jugés en Thaïlande. La décision interviendra mercredi.

par
chu
Capture d'écran pattayadailynews.com

Les personnes sensibles pourront sortir discrètement de la salle». L'avertissement de la présidente du tribunal de la Gruyère est parlant: la diffusion des vidéos pédopornographiques saisies dans le cadre de la vaste enquête internationale contre un Suisse de 74 ans risque de choquer. Mais avant d'affronter ces images, la cour doit se déterminer sur l'opportunité de poursuivre le procès d'un pervers récidiviste, qualifié de manipulateur.

Présenté comme un «pédophile professionnel», ce Lucernois d'origine arrêté à Bulle en 2015 a déjà été condamné dans les cantons de Fribourg et du Valais. Celui a qui a tenu un bordel gay à Pattaya est attiré par les jeunes garçons. Il en aurait abusé de huitante au moins. Tous n'ont pas été reconnus sur les documents saisis. Huit d'entre eux sont plaignants et représentés par trois avocats fribourgeois. Les faits se sont déroulés en Thaïlande, où le prévenu a passé une grande partie de sa vie depuis ses cinquante ans. Il y a croisé bon nombre de «gros Suisses et Fribourgeois», selon ses propos.

Le pervers n'a pas échappé à la vigilance des organismes de protection de l'enfance et de la police thaïlandaise. Arrêté, le vieil homme à la belle allure a été jugé dans ce pays pour des actes pédophiles. Il a cependant été acquitté, dit-il pour réclamer l'annulation de la procédure introduite en Suisse. Il n'hésiterait pas à exiger une très grosse indemnité pour sa détention «illégale» depuis trois ans.

Pas du tout, ont répliqué la procureure Yvonne Gendre et les conseils des plaignants. «Il ne s'agit pas de juger les mêmes faits avec les mêmes protagonistes», a insisté la procureure. Elle a relevé des trous dans le jugement de sept pages des autorités thaïlandaises et évoqué un classement plutôt qu'un acquittement. «Il n'y a pas eu de confrontation avec le jeune concerné et le dossier thaï comptait très peu de photos et de vidéos. Les faits jugés dans ce cas ont été limités à une très courte période». Le tribunal doit dire mercredi s'il poursuit ce procès très particulier.

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