Fusillade de MartignyLe procureur requiert la confirmation des 13 ans de réclusion
Le ressortissant du Cap Vert qui avait mortellement blessé un ressortissant de l'ex-Yougoslavie avec une arme à feu lors d'une rixe le 23 mai 2010 à Martigny (VS) comparait en appel. Il avait écopé de 13 ans de réclusion.

La rixe a eu lieu le 23 mai 2010, sur la place centrale de Martigny.
Le ministère public valaisan a demandé mercredi en appel la confirmation de la peine de 13 ans de réclusion prononcée contre un ressortissant du Cap-Vert qui avait mortellement blessé un ex-Yougoslave le 23 mai 2010 à Martigny (VS). La défense a plaidé la légitime défense.
Le procureur Dominique Lovey a jugé «proportionnée à la gravité des infractions» la peine de 13 ans de prison prononcée par le tribunal de Martigny au début janvier. Lui qui avait requis 8 ans de réclusion en première instance a encore indiqué que la peine devait aussi «être un signe» contre une violence «inadmissible» et une «espèce de guérilla».
Le ministère public est convaincu que l'accusé a tiré le premier avec son révolver lors de l'altercation qui a dégénéré entre un groupe d'ex-Yougoslaves et un autre de Portugais du Cap-Vert. Sa conviction se base notamment sur des photos de l'altercation prises par un passant ce dimanche de Pentecôte et sur les témoignages récoltés.
«L'accusé a commis un homicide volontaire, qualifié à juste titre de meurtre par le tribunal de Martigny», a affirmé Dominique Lovey, pour qui la légitime défense ne peut être invoquée. L'accusé n'en était pas à sa première violente altercation, a-t-il rappelé, il avait bu et fumé du cannabis et se promenait en ville avec un révolver chargé sur lui. «Il savait ce qu'il faisait.»
«Pendaison sur la place publique»
Me Blaise Marmy, avocat du prévenu, a plaidé la légitime défense de son client face à une expédition punitive menée par un groupe d'ex-Yougoslaves pour régler un différend antérieur. «En cas de doute raisonnable sur le déroulement des faits, ce doute doit bénéficier à l'accusé», a-t-il rappelé à la cour.
«Mon client souffre d'une réactivité aux situations chargées d'agressivité. Il est impulsif, n'agit pas mais réagit», a indiqué Me Marmy. Des caractéristiques dont il s'agit selon lui de tenir compte, comme de son «repentir sincère» et de ses excuses adressées notamment à la veuve de la victime.
«Le jugement de première instance est une pendaison sur la place publique. Mon client doit être condamné pour ce qu'il a fait et non pour l'exemple», a-t-il insisté. Quant à la partie civile, elle a demandé la confirmation de la peine écopée en première instance. Elle a également réclamé la confirmation du montant de 40'000 francs à verser à la veuve de la victime pour tort moral. Le verdict du Tribunal cantonal valaisan sera communiqué ultérieurement.
Un mort et deux blessés
L'altercation qui a eu lieu le 23 mai 2010 à Martigny a fait un mort et deux blessés. Touché à la poitrine, un ex-Yougoslave de 36 ans a succombé à ses blessures peu après son arrivée au CHUV à Lausanne.
Un autre ex-Yougoslave de 29 ans a été touché plus légèrement à un pied. Quant au tireur cap-verdien, âgé de 27 ans au moment des faits, il a lui aussi été blessé par balle à l'abdomen. Il a été hospitalisé à Sion avant d'être transféré en prison.