SuisseLe prof qui filmait ses élèves est bien condamné
L'enseignant, qui suit désormais une thérapie, avait recouru au Tribunal fédéral pour que sa peine soit revue à la baisse.

(Photo d'illustration)
Le Tribunal fédéral a confirmé la peine de 30 mois d'emprisonnement prononcée contre un enseignant zurichois qui avait installé une caméra pour filmer ses élèves au vestiaire. Il n'a pas retenu les arguments du recourant.
Le pot aux roses avait été découvert à fin janvier 2014 par des élèves lors d'une sortie à la piscine du Hallenbad à Zurich. Les jeunes filles avaient trouvé une caméra dans un sac de leur maître «oublié» dans le vestiaire.
Vingt-sept personnes filmées
L'enquête avait révélé que l'enseignant a filmé à leur insu pas moins de 27 personnes durant un an et demi. Des voisins, sa nièce de 12 ans et son neveu de 10 ans, ainsi que ses élèves âgées de 6 à 16 ans ont été victimes de ses tendances voyeuristes.
L'instituteur avait été condamné en juin 2016 à une peine privative de liberté de 30 mois pour violations répétées du domaine secret ou privé au moyen d'un appareil de prise de vues, notamment. En dernière instance cantonale, la justice zurichoise avait suspendu l'exécution des deux tiers de la peine et fixé un temps d'épreuve de quatre ans.
Sursis demandé
L'enseignant, qui suit désormais une thérapie, a recouru au Tribunal fédéral afin d'obtenir que sa cause soit renvoyée à l'instance inférieure et qu'une peine de deux ans assortie du sursis soit prononcée. Le recourant estimait en particulier que divers traits de son caractère mis en évidence lors d'une expertise justifiaient une réduction de peine. Sa prise de conscience, ses regrets et ses aveux plaidaient dans le même sens.
Dans un arrêt publié jeudi, le Tribunal fédéral s'est refusé à suivre cette argumentation. Il a relevé en particulier que les juges de première instance avaient estimé à 36 mois la quotité de la peine au vu des infractions graves commises par l'accusé. Vu les circonstances - absence d'antécédents et comportement durant la procédure - ils avaient déjà accordé une réduction de la peine d'un sixième pour aboutir à 30 mois. (arrêt 6B_891/2017)