Franc fortLe PS critique l'union de l'UDC, du PLR et du PDC
L'UDC, le PLR et le PDC ont présenté vendredi des mesures afin de renforcer l'économie suisse face au franc fort.

Christophe Darbellay (PDC), Philipp Müller (PLR) et Toni Brunner (UDC)ont présenté des mesures pour renforcer l'économie.
Pas de nouveaux impôts durant les cinq prochaines années, geler la création de postes à la Confédération, privilégier la main-d'oeuvre nationale: le PDC, le PLR et l'UDC se sont mis d'accord sur treize mesures visant à renforcer la place économique suisse face au franc fort. Une alliance vivement critiquée par le PS.
Ce sont des exigences qui peuvent obtenir la majorité au Parlement, a expliqué le président du PLR Philipp Müller vendredi devant les médias à Berne. «C'est un appel à nos membres, mais aussi aux autres partis pour qu'ils soutiennent ces propositions lors de la prochaine législature».
Certes, ces trois partis ont la majorité aux Chambres fédérales, ainsi qu'au gouvernement, mais former une telle alliance avant de débattre sur les objets en question remet notre démocratie de concordance en question, a rétorqué quelques heures plus tard devant la presse le président du PS Christian Levrat.
Trahir l'héritage
Et le Fribourgeois de tonner: en se rabaissant à devenir les partenaires de l'UDC et en reprenant ses positions, le PLR et le PDC ont capitulé. «Je suis très surpris que ces deux partis puissent trahir à ce point leur héritage historique.»
Baisser les impôts et donner moins d'argent à la Confédération, c'est en somme la politique qu'ils défendent, a-t-il ajouté. Non, «nous voulons éviter qu'il y ait de nouveaux impôts», avait justifié Philipp Müller un peu plus tôt.
Les trois partis ne veulent ni d'un impôt national sur les successions, ni d'une taxe sur les transactions financières ni d'un impôt sur les gains en capital.
Ce dernier point est très important, a déclaré le président de l'UDC Toni Brunner. La troisième réforme de l'imposition des entreprises ne doit pas impliquer un tel impôt. Cette charge toucherait aussi un retraité qui a par exemple investi ses économies en bourse, a illustré le St-Gallois.
Moins d'Etat
Autre mesure exigée: «que la Confédération cesse d'augmenter la voilure», a poursuivi le patron du PDC Christophe Darbellay. Les partis bourgeois exigent que les administrations fédérales gèlent leurs dépenses au niveau de 2014, qu'elles ne créent pas de nouveaux postes entre 2016 et 2018 et surtout, qu'elles renoncent à compenser le manque d'effectifs avec des mandats externes.
«Cela coûte beaucoup plus cher», a commenté le Valaisan. Ces charges doivent être réduites de 200 millions de francs par rapport à l'année dernière.
Les autorités publiques, ainsi que l'économie, doivent également privilégier les travailleurs suisses ou étrangers avec un permis de séjour longue durée. Selon le PDC, cela exige une meilleure intégration des femmes, des travailleurs de plus de 50 ans et de privilégier le chômage partiel.
Idem pour les appels d'offres pour les marchés publics. La Confédération doit appliquer le principe de préférence nationale et favoriser les sociétés helvétiques, a expliqué Toni Brunner.
Quid de la mise en oeuvre de l'initiative contre l'immigration de masse de l'UDC? «Rien», a tranché Christian Levrat. Pas de mesures concrètes non plus pour aider les sociétés confrontées aux conséquences du franc fort.
Tournant énergétique
Les trois formations bourgeoises sont divisées sur le contenu Stratégie énergétique 2050. Le PDC soutient la politique de sa conseillère fédérale Doris Leuthard, alors que l'UDC et le PLR y sont opposés.
Mais l'alliance exige que les citoyens puissent se prononcer d'ici à fin 2017. «Avant que les Chambres fédérales, les commissions, etc., pondent un énorme projet au risque qu'il soit rejeté par le peuple, il faut déjà voir si le peuple est d'accord sur le principe», a estimé Toni Brunner.
Au contraire, il faut d'abord se mettre d'accord sur le contenu, puis faire voter le peuple, et non l'inverse, a répondu Christian Levrat.