Football: Le PSG embarrassé: le fichage ethnique était généralisé

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FootballLe PSG embarrassé: le fichage ethnique était généralisé

Le système de défense du club parisien s'effondre après les révélations de «L'Equipe». L'affaire est grave, très grave.

Les supporters du PSG ignoraient sans doute tout de ce qu'il se tramait en coulisses.

Les supporters du PSG ignoraient sans doute tout de ce qu'il se tramait en coulisses.

Reuters

Le fichage ethnique au recrutement du centre de formation du Paris Saint-Germain n'était pas en vigueur qu'hors de la région parisienne: le quotidien «L'Equipe» a produit jeudi un document selon lequel des critères ethniques apparaissent aussi sur des fiches de la cellule Ile-de-France, fragilisant la défense du club.

«BC» pour «blanc», «BK» pour «black», «BR» pour «beur», «M» pour «métis» et «AS» pour «asiatique»: c'est la classification - illégale en France - utilisée sur des fiches d'évaluation de recrues potentielles en région parisienne, déjà évoquée par «Le Parisien» en fin de semaine précédente et confirmée par un document produit par le site internet de «L'Equipe» jeudi soir.

«Le document que nous avons pu consulter est un rapport d'activité de mai 2017. Et le fichier informatique est daté de 2002», écrit «L'Equipe», qui estime que «cette nomenclature pourrait donc être en vigueur depuis longtemps».

Le PSG dont le directeur général délégué Jean-Claude Blanc doit rencontrer la ministre des Sports Roxana Maracineanu jeudi soir à ce sujet, n'était pas disponible dans l'immédiat pour commenter.

Cette révélation est en tout cas embarrassante pour le PSG qui, ciblé par les révélations des Football Leaks la semaine dernière, avait plaidé pour sa défense que le fichage ethnique en son sein avait été le fruit d'une «initiative personnelle du responsable» de la «cellule de recrutement du centre de formation, dédiée aux territoires hors Ile-de-France». Soit Marc Westerloppe, parti en début d'année civile à Rennes (ouest). Mais ce dernier, qui «n'a jamais eu un comportement discriminant dans les fonctions qu'il a occupées au PSG» dixit ses avocats Hervé Témine et Corinne Dreyfus-Schmidt, n'était pas responsable de la cellule de recrutement Ile-de-France.

Les terminologies diffèrent, rappelle «L'Equipe», puisque celle employée par la cellule hors Ile-de-France, révélée la semaine dernière par plusieurs médias européens dont Mediapart et Envoyé Spécial, faisait état des catégories «Français», «Maghrébin», «Antillais», «Africain».

A la suite de ces premières révélations, la Ligue française des droits de l'Homme a porté plainte contre X vendredi pour «discrimination» et pour «collecte et traitement de données à caractère personnel faisant apparaître les origines raciales ou ethniques».

L'enquête du PSG

«L'enquête interne» menée par le Paris SG à la suite de révélations sur un fichage ethnique au sein de son centre de formation «démontre qu'il n'y a pas eu de cas avéré de discrimination», affirme le club jeudi soir dans un communiqué. «Cette enquête a confirmé la mise en place de fiches avec un critère d'origine durant la période 2013-2017. Ces fiches sont à l'initiative propre du responsable de la cellule Province», écrit le club dans un communiqué publié après une rencontre avec la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. «Malgré leur existence, il n'y a pas eu de processus de discrimination au niveau de l'observation, de l'évaluation et du recrutement de jeunes joueurs».

(AFP)

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