IranLe rapporteur suisse de l’ONU dénonce des peines capitales
Nils Melzer a demandé ce jeudi aux autorités iraniennes d’invalider la condamnation à mort de trois manifestants, accusés d’avoir été armés lors d’une protestation contre le régime en novembre dernier.

Le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture Nils Melzer et certains de ses collègues demandent que les sentences d’exécutions contre trois Iraniens soient annulées par les autorités.
Le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, le Zurichois Nils Melzer, dénonce la condamnation en appel à la peine capitale de trois manifestants iraniens. Il a demandé jeudi depuis Genève aux autorités d’invalider cette décision.
Les trois Iraniens avaient participé aux manifestations de novembre dernier contre le régime et nient les accusations d’avoir été armés. Ils avaient dit avoir avoué sous la torture, une position utilisée contre eux dans des «procès inéquitables» selon Nils Melzer et plus d’une dizaine de ses collègues. «Nous nous associons à des centaines de milliers d’Iraniens qui ont condamné ces sentences sur les réseaux sociaux».
L’Autorité judiciaire iranienne a annoncé mardi la confirmation de ces condamnations. Mercredi, le président américain Donald Trump a mis en garde Téhéran contre ces exécutions.
«Nous appelons le chef de l’appareil judiciaire à annuler immédiatement cette décision» et de lancer une réévaluation indépendante, affirment les experts indépendants de l’ONU. Ils demandent aussi des investigations indépendantes sur les accusations de torture et que les responsables soient poursuivis si ces actes sont avérés.
Centaines de victimes au total
Les exécutions constitueraient une violation des droits de l'homme, selon eux. Elles avaient été décidées en février, avant que les trois Iraniens fassent appel. Dès leur arrestation et leur détention, leurs droits ont été bafoués, affirment les experts indépendants. Leurs avocats ne les ont pas aidés de manière adaptée et les suivants n’ont pu les représenter en appel, déplorent-ils.
Les manifestations de novembre contre l’augmentation des prix du carburant avaient été violemment réprimées. Plus de 300 personnes avaient été tuées et de nombreuses avaient été arrêtées. Le gouvernement n’a mené aucune investigation indépendante sur les violences contre ces manifestants. Les spécialistes onusiens mentionnent «de larges indications de détentions arbitraires de protestataires et de torture».
D’autres sentences similaires à celles des trois Iraniens condamnés en appel auraient été décidées pour certains des manifestants. Les spécialistes ont fait part de leur inquiétude directement auprès du gouvernement iranien. Celui-ci doit libérer toutes les personnes détenues pour avoir manifesté sans avoir provoqué d’affrontement, selon eux.