CorruptionLe «roi du diamant» à nouveau interpellé en Israël
Beny Steinmetz a été arrêté. Le milliardaire, qui a une adresse à Genève, avait déjà été interpellé fin décembre pour blanchiment d'argent et fraude.

Beny Steinmetz est également visé par une procédure ouverte contre lui par les autorités du canton de Genève, où il possède une résidence.
La police israélienne a interpellé lundi le milliardaire Beny Steinmetz, surnommé le «roi du diamant», et quatre autres personnes dans le cadre d'une enquête sur une affaire de corruption liée à l'exploration de gisements miniers en Guinée.
Beny Steinmetz avait déjà été interpellé le 19 décembre puis placé en résidence surveillée pendant deux semaines. Cinq suspects ont été interpellés pour blanchiment d'argent, fraude, corruption et obstruction de la justice, a dit la police. Elle n'a pas fourni leur identité, mais, de source proche du dossier, on confirme que l'un d'eux est Beny Steinmetz.
Les enquêteurs israéliens ont aussi interpellé dans le même coup de filet Tal Silberstein, un conseiller du chancelier social-démocrate (SPÖ) autrichien Christian Kern, a rapporté le tabloïd autrichien Oesterreich. Cette information n'a pas été confirmée dans un premier temps de source indépendante.
Tal Silberstein était un rouage important du SPÖ dans la campagne pour les élections législatives anticipées prévues en octobre. Le parti a annoncé lundi dans un communiqué qu'il cessait de coopérer avec lui «à la suite des accusations judiciaires apparues aujourd'hui en Israël».
La compagnie israélienne de télécommunications Bezeq a, quant à elle, informé la bourse de Tel-Aviv que son président par intérim, David Granot, avait été interpellé pour être interrogé, mais a assuré que les investigations ne concernaient pas Bezeq.
Concession minière
Le groupe minier Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) avait dit en décembre lors de la première interpellation que les allégations de versements de pots-de-vin et de corruption avancées dans ce dossier étaient sans fondement.
Selon BSGR, l'enquête a été lancée à l'origine par la justice guinéenne, avec l'aide d'enquêteurs de la police aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Suisse. Le groupe, basé à Guernesey, présente Beny Steinmetz comme un «conseiller».
Le président de Guinée, Alpha Condé, a ordonné un audit du système des concessions minières dans son pays et veut savoir comment BSGR a obtenu en 2008 les droits d'exploitation d'un des plus grands gisements de minerai de fer au monde, à Simandou. Un ancien ministre des Mines, Mahmoud Thiam, a été arrêté à New York en novembre et est soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin liés à l'exploitation minière dans son pays.
Demandes d'entraide
La justice suisse a été saisie de nombreuses demandes d'entraide dans ce dossier. Le Tribunal fédéral (TF) a notamment autorisé fin 2015 la remise de documents aux autorités guinéennes dans le cadre de cette affaire. Le Tribunal pénal fédéral (TPF) a donné son feu vert la même année à une demande d'entraide des Etats-Unis et en avril dernier à une demande d'entraide israélienne.
Beny Steinmetz est également visé par une procédure ouverte contre lui par les autorités du canton de Genève, où il possède une résidence. Le «roi du diamant» a toujours nié toute accusation de corruption. Il reproche aux autorités guinéennes de mener une «campagne de désinformation» contre lui.