JuraLe ruisseau Bellevie gâche la vie des pêcheurs
L'assèchement d'un cours d'eau revitalisé inquiète ceux qui l'utilisent pour repeupler les rivières en poissons.
- par
- Vincent Donzé

Le ruisseau Bellevie (à droite) se jette dans la Birse à Courroux (JU).
Bellevie, c'est un joli nom pour un ruisseau. Mais la revitalisation de cet ancien canal ne facilite pas la vie des pêcheurs, entre Courrendlin et Courroux, près de Delémont (JU). Pour la société des pêcheurs à la ligne de Delémont (Spalde), la mesure de compensation écologique à la construction de la Transjurane est même un «échec» pour la faune aquatique.
Le constat des pêcheurs, c'est que ce cours s'est complètement tari en aval des travaux lors de la dernière canicule, comme l'a relevé «Le Quotidien Jurasien». Selon la Spalde, la ruisseau aménagé dans la plainte de Bellevie à la place d'un canal bétonné a un lit trop poreux.
Tarissement complet
«L'eau s'infiltre dans la nappe phréatique», rapporte le président de la Spalde, Pascal Baratelli. «Le débit estival nous inquiète», poursuit le président, en relevant un tarissement complet à la hauteur des terrains de sports de Courroux.
Ce constat ne vaut pas en hiver: les flots sont tumultueux au confluent de la Birse. Mais en été, les truites ont désormais du mal à remonter le ruisseau pour frayer. «Il a été constaté un nombre important de petits poissons piégés dans des gouilles asséchées», relève la Spalde.
Ruisseau pépinière
«Ce ruisseau pépinière sert à repeupler en truitelles des rivières comme la Birse et la Sorne», précise Pascal Baratelli. Des alevins y sont déversés.
Si la revitalisation du canal lui plait, il déplore le manque de suivi: «Regardez les berges: elles ont été reboisées, mais comme personne n'a pensé à les arroser pendant la canicule, la moitié des plantations ont séché», relève le président.
Accueil poli
Relayé par la Fédération cantonale des pêcheurs jurassiens, son constat sur l'assèchement estival du ruisseau a reçu un accueil poli au Service des infrastructures: un bureau d'études se penchera sur le ruisseau pendant cinq ans, avant de livrer ses conclusions.
L'explication, c'est que le lit de la rivière est désormais «pleinement connecté avec le substrat alentour». «Les sédiments fins colmateront peut-être lentement le lit de la rivière, mais si on nous livrait du limon, nos sociétaires pourraient accélérer le mouvement à coups de pelles», plaide Pascal Baratelli.
Vendredi soir, l'état du ruisseau Bellevie sera abordé lors à l'assemble générale de la Spalde.