Football: Le scénario qui inquiète la Suisse

La courte défaite concédée en Ukraine, jeudi soir, pourrait à première vue sembler anecdotique. Elle ne l’est pourtant pas. Insérée dans un groupe très relevé avec aussi l’Allemagne et l’Espagne, la Suisse devient de facto aujourd’hui une sérieuse candidate à la deuxième division de cette Ligue des nations qui est bien loin de déchaîner l’enthousiasme général. Une éventuelle relégation qui n’aurait donc rien de dramatique même si elle devait empêcher, durant une saison au moins, l’équipe nationale de se frotter au gotha européen.

Un automne catastrophique au niveau des résultats aurait en revanche d’autres conséquences, beaucoup plus fâcheuses, pour l’équipe de Vladimir Petkovic. Une série de contre-performances contre l’Allemagne (2x), l’Espagne (2x) et l’Ukraine - ainsi qu’à l’occasion des deux matches amicaux face à la Croatie (4e) en octobre puis contre la Belgique (1re) en novembre - serait en effet synonyme de sérieuse dégringolade au classement UEFA. Classée à un très bon et avantageux 7e rang avant cette campagne, la Suisse, qui compte 1608 points, était toutefois déjà talonnée par l’Italie (1607), les Pays-Bas (1604), l’Allemagne (1602) et le Danemark (11e avec 1598 points). La Suède (1579), la Pologne (1559), le Pays de Galles (1540) et l’Ukraine (1537) suivaient à distance plus respectable.

Or se retrouver parmi les dix meilleures formations du continent lors du tirage au sort des groupes de qualification pour la Coupe du monde 2022 est presque un impératif puisqu’il présente l’immense avantage d’assurer un statut de tête de série.

Pourquoi? Tout simplement parce que seuls treize pays européens se rendront au Qatar dans 26 mois. En décembre prochain, à Zurich, les 55 nations engagées seront réparties en dix groupes de cinq ou six équipes. Dont les vainqueurs seront ensuite directement qualifiés pour le Mondial. Quant aux trois places restantes, elles seront attribuées aux trois équipes, parmi les douze invitées, qui auront remporté leurs deux matches à élimination directe. Y prendront part les dix pays qui auront fini cette phase de poules à la deuxième place ainsi que les deux meilleurs de l’actuelle Ligue des nations qui auront conclu ces qualifications pour le Mondial au-delà de la 2e place.

Un vrai parcours du combattant que l’équipe de Suisse aura de la peine à éviter si elle ne réussit pas à conserver sa place parmi les dix meilleures formations européennes jusqu’en décembre prochain. Pour conserver son statut actuel, il lui faudra donc commencer par réaliser un petit exploit, dimanche, contre une Allemagne amputée de certains de ses meilleurs joueurs. Une cinquième participation consécutive à la Coupe du monde passe peut-être déjà un peu par là.