Royaume-UniLe service de santé britannique plaide pour repousser le Brexit
Le service de santé britannique craint des perturbations en cas de «no deal» avec l’UE en pleine poussée d’une nouvelle souche du nouveau coronavirus.

Le Royaume-Uni, qui a commencé à déployer début décembre un programme de vaccination massive, affiche l’un des bilans les plus lourds en Europe, avec plus de 68’000 morts.
La fédération représentant le service public de santé britannique a appelé mercredi le Premier ministre Boris Johnson à prolonger la période de transition post-Brexit, craignant les conséquences d’un «no deal» avec l’UE en pleine poussée d’une nouvelle souche du nouveau coronavirus.
Confronté à une envolée des cas de contaminations et d’hospitalisations attribuées par Londres à une nouvelle variante qui serait jusqu’à 70% plus transmissible, la NHS Confederation estime que les services sanitaires pourraient sortir de «la zone de danger immédiate» si Boris Johnson obtenait auprès de Bruxelles une extension d’un mois de la période transitoire qui s’achève le 31 décembre, dans une lettre adressée au dirigeant conservateur.
Une extension de cette période, durant laquelle les règles européennes continuent de s’appliquer, «permettra au NHS de continuer à se concentrer sur la lutte contre la pandémie sans avoir à affronter les changements perturbateurs engendrés par une absence d’accord», souligne la NHS Confederation, une des organisations représentant le service de santé.
«Le 1er janvier, le NHS sera en train de relever l’un des plus grands défis de son histoire durant ce qui est traditionnellement sa période la plus chargée de l’année», indique-t-elle, soulignant que près de 19’000 patients atteints du Covid-19 étaient actuellement hospitalisés, un niveau proche de celui qui avait été observé durant la première vague au printemps.
Graves perturbations
À moins de dix jours de l’échéance et de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen, Londres et Bruxelles peinent à s’entendre sur les termes de leur future relation commerciale, faisant ressurgir le spectre d’une absence d’accord et les craintes de graves perturbations dans les approvisionnements du pays.
Le Royaume-Uni, qui a commencé à déployer début décembre un programme de vaccination massive, affiche l’un des bilans les plus lourds en Europe, avec plus de 68’000 morts. Il a enregistré mardi 36’804 nouvelles contaminations, un record depuis le début de la pandémie, qui porte le total à plus de 2,1 millions de cas positifs.
Pour éviter le chaos potentiel d’un «no deal», la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon (indépendantiste) et le maire travailliste de Londres Sadiq Khan avaient déjà appelé cette semaine le gouvernement de Boris Johnson à demander une extension de la période de transition, ce que ce dernier a fermement exclu.
Accord trouvé avec le Canada pour éviter les droits de douane
Le Canada et le Royaume-Uni ont signé un accord temporaire pour éviter l’augmentation des tarifs douaniers entre les deux pays qui aurait dû suivre la sortie des Britanniques de l’Union européenne début 2021, a annoncé mardi Ottawa. Les deux pays avaient annoncé fin novembre avoir conclu un accord commercial post-Brexit provisoire reproduisant à partir du 1er janvier les termes de celui dont le Royaume-Uni bénéficiait en tant qu’État membre de l’UE.
Mais cet accord n’a pu être ratifié à temps par le Parlement canadien avant les vacances d’hiver, ce qui aurait dû entraîner une augmentation automatique des droits de douane entre les deux pays le 1er janvier. L’entente temporaire permet aux tarifs douaniers entre les deux pays de rester à leurs niveaux actuels jusqu’à ce que le nouvel accord commercial soit adopté au Parlement, explique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.