St-Triphon (VD): Le spectacle à ne surtout pas rater en 2020 se dévoile

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St-Triphon (VD)Le spectacle à ne surtout pas rater en 2020 se dévoile

Spécialiste des scénographies époustouflantes, la troupe zurichoise Karl's Küne Gassenschau sera de retour dès le 26 mai 2020 dans la carrière des Andonces avec «Sektor 1». Les Romands Khany Hamdaoui et Karim Slama sont de la partie.

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Après «r.u.p.t.u.r.e.», «t.r.a.f.i.c.», «AKUA», «Silo 8» et «Fabrikk», la 6e création en vingt-cinq ans à Saint-Triphon (VD) est une fable écolo.

Après «r.u.p.t.u.r.e.», «t.r.a.f.i.c.», «AKUA», «Silo 8» et «Fabrikk», la 6e création en vingt-cinq ans à Saint-Triphon (VD) est une fable écolo.

KKG

«Ils sont fous!» s'exclame-t-on en découvrant ce que nous réserve le Karl's Kühne Gassenschau (KKG) avec son nouveau spectacle, «Sektor 1». Mardi, la troupe zurichoise nous a donné rendez-vous dans la carrière des Andonces à Saint-Triphon (VD), là où elle enchante le public romand depuis vingt-cinq ans.

Le chantier a déjà débuté depuis trois mois, alors que les présentations ne sont prévues qu'à partir du 26 mai 2020. Un trou de 1500 m3 y est en train d'être creusé pour ensuite laisser la place à un lac. Chaque soir, celui-ci se videra tel un tourbillon grâce à un entonnoir placé au-dessus d'un réservoir d'une capacité de 90 000 litres posé sur des rails. Durant notre visite, passent alors sur nos têtes une benne à ordures et deux astronautes pendus à une grue. Ces derniers ramassent des sac-poubelles qui semblent flotter en apesanteur. Après «r.u.p.t.u.r.e.», «t.r.a.f.i.c.», «AKUA», «Silo 8» et «Fabrikk», que signifient les nouvelles prouesses du 6e spectacle du KKG en terres romandes?

Un spectacle sur l'écologie

«On a eu cette idée des années avant Greta Thunberg, avertit avec humour Paul Weilenmann, l'un des quatre fondateurs de la troupe et codirecteur artistique, avant de résumer: il s'agit d'un spectacle sur l'écologie.» Dans quarante ans, l'humanité aura résolu le problème des déchets en les plaçant sur orbite. Mais des règles strictes sont nécessaires. Ceux qui les suivent sont récompensés par un séjour dans un parc de loisirs appelé Sektor 1, les individus indisciplinés sont punis. «L'être humain est passionné et a soif de liberté. Ainsi, il y a un dilemme entre sa nature et la nécessité de sauver le monde», décrit Paul Weilenmann.

«Dans les spectacles du Karl's Küne Gassenschau il y a toujours une révolte des personnages contre leur condition», renchérit Karim Slama. Après «Fabrikk» il y a cinq ans, le Lausannois a une nouvelle fois été appelé pour assurer l'adaptation en français et tenir un rôle. Il jouera une petite frappe au grand coeur qui fait bien sûr partie des indisciplinés. Sans rien dévoiler du show, il précise juste qu'à un moment donné il sera trempé. Et avec une eau venant de la carrière qui fera tout juste 9 degrés, ça ne sera pas facile!

Le trailer du spectacle, déjà joué à Winterthour et à Olten

«Des possibilités inimaginables»

Aux côtés de Karim Slama, on retrouvera cinq autres Romands dans «Sektor 1». Khany Hamdaoui en fait partie. Ce visage bien connu des téléspectateurs de la RTS, par ailleurs directrice du Théâtre Montreux-Riviera, avait déjà fait partie de «Silo 8» en 2010. «Je joue le même personnage, Madame Ida, mais les événements se passent un peu avant. Elle boîte moins, elle est moins vieille. C'est ça qui est bien: dix ans plus tard, elle est plus jeune!» rigole la comédienne.

Le plus grand challenge de Khany Hamdaoui sera de s'intégrer dans tout ce qui est technique et acrobatique. Les spectacles du KKG sont en effet basés surtout sur les effets comme la pyrotechnie plutôt que sur les textes. «Ce que je trouve génial, c'est qu'à chaque fois on découvre des possibilités inimaginables. Dans «Sektor 1», des choses vont venir du ciel et de sous terre», se réjouit-elle.

Les montages qui attendent la troupe à Saint-Triphon (ici à Olten en 2018)

Images et histoire pensés en même temps

Paul Weilenmann souligne qu'il est de plus en plus difficile de trouver de nouveaux effets. Mais, comme la troupe est longtemps sur place – plus d'une centaine de dates –, elle a la possibilité de bâtir des structures que les autres n'ont pas. Le directeur artistique explique que les images du spectacle et l'histoire lui viennent en même temps. Cela doit sans doute expliquer la qualité et l'enchantement de leurs performances. «Ce thème de l'écologie, je l'avais en tête depuis longtemps. Mais pas question d'être moraliste», indique-t-il.

L'an prochain, à Saint-Triphon, il s'agira de la 5e saison de «Sektor 1». Le spectacle a déjà attiré plus de 380 000 personnes à Winterthour (2016-2017) et Olten (2018-2019). Dès le 26 mai 2020, 1400 spectateurs sont attendus chaque soir dans la carrière des Andonces par tous les temps.

Laurent Flückiger

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