Etats-Unis / Corées: Le système antimissile est opérationnel

Publié

Etats-Unis / CoréesLe système antimissile est opérationnel

Le bouclier antimissile américain est entièrement déployé en Corée du Sud. Mais son efficacité est limitée.

Le système THAAD a été installé sur un ancien terrain de golf à 250 kilomètres au sud de la capitale sud-coréenne. (Image - 27 avril 2017)

Le système THAAD a été installé sur un ancien terrain de golf à 250 kilomètres au sud de la capitale sud-coréenne. (Image - 27 avril 2017)

Keystone

Le bouclier antimissile THAAD, que les Etats-Unis viennent de déployer en Corée du Sud en réponse aux essais de missiles de la Corée du Nord, est désormais opérationnel, a indiqué lundi un responsable de l'armée américaine.

Le système de défense THAAD «est opérationnel et a la capacité d'intercepter les missiles nord-coréens et de défendre la république de Corée», a confirmé le Colonel Rob Manning, porte-parole des forces américaines en Corée du Sud.

Une autre responsable américain a toutefois indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que la batterie antimissile déployée n'avait atteint que «sa capacité initiale d'interception».

Le déploiement du système, sur un ancien terrain de golf à 250 kilomètres au sud de la capitale sud-coréenne, avait été décidé par Séoul et Washington en juillet, suite aux essais de missiles à répétition de Pyongyang.

Il doit permettre de mieux protéger le territoire sud-coréen au cas où le régime de Pyongyang déciderait de l'attaquer avec ses missiles balistiques.

Le système THAAD, «Terminal High-Altitude Area Defense» en anglais, tire des missiles conçus pour intercepter et détruire des missiles balistiques, alors qu'ils sont encore juste à l'extérieur de l'atmosphère ou qu'ils viennent d'y entrer, durant leur dernière phase de vol.

Protection cruciale

Selon les experts, cette unique batterie THAAD ne suffit pas à protéger tout le territoire sud-coréen, car il en faudrait deux ou trois pour y parvenir. Mais elle change tout de même l'équilibre stratégique entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, limitant le pouvoir de destruction de la première.

«Ce n'est pas l'arme absolue, cela n'existe pas, mais cela apporte une protection cruciale pour les troupes» américaines et sud-coréennes dans la péninsule, «renforçant la dissuasion et la posture défensive» de ces troupes, a expliqué Thomas Karako, un expert en défense antimissile du cercle de réflexion CSIS à Washington.

«Même une défense antimissile limitée a un effet stratégique», a-t-il souligné.

Financement polémique

Le financement du système THAAD a été l'objet d'une mini-polémique la semaine dernière entre l'administration américaine et la Corée du Sud.

Donald Trump a estimé qu'il serait «approprié» que la Corée du Sud paye pour ce système dont le coût est estimé à un milliard de dollars, mais Séoul a balayé la demande de Donald Trump.

La Chine met en garde

La Chine a exigé mardi l'arrêt du bouclier antimissiles américain en Corée du Sud, dont Washington a annoncé la veille la mise en service. Tout en saluant les ouvertures de Donald Trump en direction de la Corée du Nord.

Pékin dénonce depuis des mois la mise en place du bouclier Thaad (pour «Terminal High Altitude Area Defense») annoncé par Washington l'an dernier en réponse au programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord. La Chine souligne que ce dispositif couvre une partie de son territoire et entrave sa propre force de dissuasion.

«Nous sommes opposés au déploiement du sytème Thaad en Corée du Sud. Nous appelons les parties en présence à arrêter ce déploiement immédiatement et nous prendrons fermement les mesures nécessaires pour défendre nos intérêts», a déclaré devant la presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.

Chine encourageante

Le porte-parole chinois s'est en revanche montré encouragé par les propos du président américain Donald Trump, qui s'est dit prêt lundi à rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.

«Si les conditions étaient réunies pour que je le rencontre, je le ferais, absolument. Je serais honoré de le faire», a affirmé Donald Trump dans un entretien accordé lundi à l'agence Bloomberg. Et ce alors que son administration avait affirmé ces dernières semaines que l'option militaire était «sur la table» face à Pyongyang.

Programme nucléaire dénoncé

La Chine dénonce comme les Etats-Unis le programme nucléaire et balistique de Pyongyang mais Washington demande à Pékin de faire davantage pression sur le régime nord-coréen pour le convaincre d'abandonner ses projets.

Pékin suggère depuis plusieurs semaines que la Corée du Nord suspende son programme nucléaire et balistique et que les Etats-Unis stoppent en retour leurs manoeuvres militaires organisées chaque année en Corée du Sud.

Cette proposition a reçu une fin de non-recevoir à Washington, qui réclame à Pékin d'appliquer plus strictement les sanctions adoptées à l'ONU contre la dynastie des Kim.

(ats)

Ton opinion