FusilladeLe témoignage poignant de la mère du tueur d'Ottawa
Michael Zehaf-Bibeau, tué au Parlement d'Ottawa après avoir abattu un soldat, était «fou et la seule issue était la mort», a écrit sa mère.
Susan Bibeau explique que son fils, Michael Zehaf-Bibeau, tué au Parlement d'Ottawa par la police après avoir abattu un soldat, souffrait de troubles psychiques importants et n'avait rien du terroriste que certains ont voulu décrire, sans lui trouver la moindre excuse.
Dans une longue lettre adressée au quotidien National Post, datée du dimanche 26 octobre, cette mère délivre un témoignage poignant sur la détresse psychologique de son enfant. «Il se sentait coincé, incapable de vivre dans sa vie telle qu'elle était, incapable de pouvoir vivre celle qu'il voulait», analyse Susan Bibeau. «Il était fou et la seule issue était la mort». «Je suis horrifiée par les actes de mon fils, j'en suis malade», écrit-elle.
Contrairement à ce que la police a indiqué sur la foi du témoignage de sa mère, Zehaf-Bibeau n'avait pas demandé un passeport pour aller en Syrie mais en Arabie saoudite pour «apprendre l'arabe et le Coran». Son passeport lui avait été refusé.
«Il a agi en désespéré»
Cité par le journal, Mike Cabana de la police fédérale a reconnu l'erreur de transcription de l'enregistrement du témoignage. Mais la police n'a pas jugé nécessaire de rectifier puisque les candidats au jihad en Syrie passent souvent par l'Arabie saoudite ou la Turquie.
«J'essaie de comprendre les motivations de mon fils, et je crois que le refus de lui délivrer un passeport l'a poussé» à commettre cet acte irrémédiable. «La plupart désigneraient mon fils comme un terroriste. Je ne pense pas qu'il faisait partie d'une organisation ou qu'il agissait au nom d'une idéologie ou pour un motif politique. Je cois qu'il a agi en désespéré», écrit Susan Bibeau.
«Pour moi sa santé mentale est au cœur de cette tragédie», santé mentale qui s'est détériorée avec sa dépendance à la drogue. Il avait ainsi cherché à plusieurs reprises à se faire enfermer comme le révélaient vendredi des documents de justice. La prison était selon Michael Zehaf-Bibeau, «le seul moyen pour vaincre (sa) dépendance au crack», puissant dérivé de la cocaïne.
En conclusion, Susan Bibeau présente ses excuses aux Canadiens et à la famille du soldat tué, le caporal Nathan Cirillo. «Je ne peux pas exprimer la tristesse que je ressens», écrit-elle. «Il n'y a rien que je puisse faire pour réparer les dégâts que mon fils a causés».