DécouverteLe Tokyo Motorshow mixe plaisir et visions d'avenir
Ce n'est pas un hasard si Porsche a choisi le Japon pour dévoiler un modèle sportif. Les Nippons adorent… autant que les Suisses.
- par
- Gil Egger
Au Japon, la 911 est sans conteste la plus vendue des Porsche. Sa déclinaison Carrera 4 et 4S, avec traction sur les quatre roues et nouveaux moteurs turbo, trône aux côtés de la grande star du jour: le Macan GTS. Un SUV (sport utility vehicle) sans compromis, abaissé de 15 mm, doté de jantes de 20 pouces et dont le design agressif va plaire. Les Suisses sont parmi les plus avides de ces versions ornées de ces trois lettres. Le moteur V6 biturbo progresse à 360 ch pour assurer des accélérations impressionnantes.
Sur le plan des voitures de sport, Tokyo n'est pas en reste par rapport aux autres. La version finale de la Honda NSX n'attend plus qu'une annonce officielle pour venir en Suisse. Yamaha sort de sa vocation de fabricant de deux-roues pour proposer un coupé léger. Ce spécialiste commence par ailleurs ses expériences de moto pilotée par un robot, avec l'ambition de parvenir à des chronos dignes des meilleurs pilotes sur circuit.
Une incursion spectaculaire dans le domaine de la conduite autonome, présente partout dans le salon. Les constructeurs comme leurs fournisseurs sont très actifs. On ne compte plus les affichages tête haute, montrant les indications nécessaires dans le champ de vision du conducteur, sur le pare-brise ou une surface de plastique. Des dispositifs de plus en plus avancés, qui détectent les comportements, et jusqu'aux battements du cœur de celui qui conduit. Mais conduira-t-il encore longtemps?
Toute une partie de l'exposition japonaise se consacre aux recherches pour aboutir à l'autonomie du véhicule. On remarque par exemple des caméras sophistiquées qui simplifient la reconnaissance du paysage, notamment urbain, afin de rendre plus rapide l'évaluation de la topographie et des difficultés qu'il est possible de rencontrer sur la route.
Les constructeurs se profilent
Inutile de préciser que les stands les plus importants appartiennent aux constructeurs de l'archipel. Certains, d'ailleurs, ont disparu de notre paysage, comme Daihatsu. Toyota commercialise sa Mirai à pile à combustible, et présente déjà un concept plus futuriste, autonome comme il se doit. Nissan imagine une compacte, électrique, qui se conduit également toute seule. Mercedes-Benz a conçu une déclinaison de la voiture autonome présentée en Allemagne, sous la forme d'un véritable salon ambulant.
Chez Honda, ce sera plutôt une sorte de cabine, utilisable en transport urbain et qui rappelle furieusement une certaine Serpentine développée à l'EPFL et abandonnée. Subaru a déjà dessiné une future Impreza au design très profilé. Un constat général: les Japonais aiment les petites autos, pour des raisons fiscales et d'encombrement. Certaines seraient sûrement appréciées chez nous, à l'instar du coupé Honda 660, mais c'est peine perdue, notre marché se laisse plutôt aller vers les tailles les plus imposantes.
Les constructeurs européens ne sont pas tous sur pied d'égalité. Les Français de Citroën, DS et Peugeot, se concentrent sur les modèles connus, mais nouveaux ici, comme Citroën avec la C4 Cactus, Peugeot avec la 308 GTI et DS avec celle qui porte le numéro 5. Chez Volkswagen, on sent des ambitions plus affirmées, avec une incursion dans ce qui au Japon est d'une banalité absolue: la propulsion hybride. Le Tiguan GTE en est l'illustration.
Sur les routes de Tokyo, l'extrême variété est la règle. Tous les genres se côtoient dans une ambiance étonnamment calme. Même dans les bouchons, aucun signe d'une quelconque forme d'énervement ne transparaît. Sûrement une question d'éducation au respect et à la crainte de perdre la face. Autre constat: les routes se construisent partout, avec des moyens colossaux. Ce qui n'empêche pas d'utiliser une bicyclette ou de marcher, une ouverture à toutes les mobilités qui se retrouve parmi les exposants. L'idée d'un système de navigation évolué aboutit à choisir sa destination, le logiciel déterminant les tronçons de votre parcours demandant un avion, une voiture, un train, un bus, un vélo ou simplement vos deux jambes. Un avenir qui, désormais, apparaît logique, et qui est presque le présent au Japon.