Asile«Le travail, c'est la meilleure des écoles pour intégrer les réfugiés»
Dans le cadre d'un projet pilote de l'Union suisse des paysans, les frères Moret, arboriculteurs, ont accepté d'engager deux réfugiés syriens à l'aide sociale. Reportage.
- par
- Fabian Muhieddine

Rodin Suleyman (à dr.), 36 ans, Kurde originaire d'Alep, et Abdullah al-Sakka, 21 ans, Syrien de Homs, travaillent désormais dans l'exploitation arboricole de Xavier et Benoît Moret, à Martigny.
Au pied de l'éolienne de Martigny, juste derrière l'aire de repos autoroutière Relais Saint-Bernard, une trentaine d'ouvriers s'activent dans les pommiers. Et au milieu des habituels employés, des Polonais et des Portugais, deux réfugiés syriens prennent leur tâche au sérieux.
Les patrons de cette exploitation arboricole de 64 hectares, Xavier et Benoît Moret observent la scène. «Il a fallu faire avaler la pastille à tout le monde», confie Xavier Moret. C'est lui, en tant que vice-président des producteurs suisses de fruits et député PLR en Valais, qui a convaincu le reste de la famille de participer au projet pilote de l'Union suisse des paysans.
Cette expérience, soutenue par le Secrétariat d'Etat aux migrations, consiste à faire travailler des réfugiés à l'aide sociale dans des exploitations agricoles. «Pour intégrer ces gens dans notre pays, poursuit Xavier Moret, le travail est la meilleure des écoles.»
Malgré le soleil et la chaleur, les deux hommes gardent le sourire. «Je dois dire merci aux Messieurs, dit Rodin Suleyman, l'un des deux réfugiés syriens, en pointant du doigt les frères Moret. C'est dur de rester toute la journée à la maison. Sans rien faire.»
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