PrécaritéLe Valais songe au non remboursement de l’aide sociale
En Valais, l’aide sociale se transforme en dette une fois que la personne est censée être en mesure de rembourser. La Constituante réfléchit à l’abandon de cette pratique, qui maintient les gens dans la dèche.
- par
- Eric Felley

En exigeant le remboursement de l’aide sociale, le Valais n’aide pas les gens à tourner la page et reprendre une vie avec une situation assainie.
En Valais, la loi stipule que l’aide sociale doit être remboursée par son bénéficiaire. Une fois que la personne ou le ménage a sorti la tête de l’eau, les services communaux exigent que l’aide soit remboursée, généralement par des mensualités qui peuvent s’étendre sur des années. La Constituante valaisanne étudie un changement de paradigme, que l’aide sociale ne soit «en principe» plus remboursée, comme le relève «Le Nouvelliste» ce mardi.
«Faciliter la sortie de l’aide sociale»
Interrogé par le quotidien valaisan, le chef du Service de l’action sociale du Canton du Valais, Jérôme Favez, soutient cette proposition, car il constate que la situation actuelle maintient les gens dans la précarité: «Pour les personnes qui se retrouvent juste au-dessus d’un minimum social, c’est un leurre de penser que l’on peut récupérer ces sommes. Ce sont de lourdes démarches administratives qui n’aboutissent généralement pas».
En 2018, sur environ 3700 dossiers d’aide sociale, 266 seulement ont pu être réglés grâce à un retour à meilleure fortune des personnes. En laissant tomber l’obligation de rembourser, cette proportion devrait augmenter.
Le Grand Conseil valaisan a prévu de réviser sa loi sur l’aide sociale à l’automne. La question du remboursement sera sur la table des députés et fait l’objet d’un clivage entre la droite UDC et la gauche. C’est au centre avec le PDC et le PLR que la décision se fera. Mais pour Jérôme Favez, ce principe mérite d’être dans la nouvelle Constitution: «Il faut l’ancrer dans un texte qui traduit nos valeurs supérieures», conclut-il.