Agriculture: Le Valais veut aider les éleveurs contre le loup

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AgricultureLe Valais veut aider les éleveurs contre le loup

L'Etat a publié un guide pratique pour mieux protéger les troupeaux dans le canton.

Le berger, le chien de protection, les clôtures électrifiées ou les parcs de nuit font partie des mesures recommandées par le Valais.

Le berger, le chien de protection, les clôtures électrifiées ou les parcs de nuit font partie des mesures recommandées par le Valais.

Archives, Keystone

Protéger au maximum les troupeaux pour décourager l'appétit du loup, telle est la volonté de l'Etat du Valais. Elle passe par un soutien concret aux agriculteurs.

Protéger un troupeau n'est pas toujours facile pour le paysan, a relevé vendredi devant la presse Jean-Michel Cina, chef du département valaisan de l'économie, de l'énergie et du territoire. Et d'énumérer le cadre législatif relativement compliqué, le nombre important d'intervenants aux échelons cantonal et fédéral, les mesures parfois inapplicables dans certains alpages et le processus complexe pour obtenir d'éventuels dédommagements.

Pour simplifier la vie des agriculteurs, le Valais a concocté une nouvelle politique de protection des troupeaux en forme de guide pratique. L'exploitant y trouvera notamment les mesures de protection possibles ainsi que les conditions et les critères pour les mettre en œuvre et bénéficier d'une aide financière.

Berger, chien, clôtures, parcs

Sur les alpages, les mesures recommandées par la Confédération sont le berger, le chien de protection, les clôtures électrifiées et/ou les parcs de nuit. Le berger n'est envisageable d'un point de vue financier que pour un troupeau de 300 moutons au minimum.

Le chien n'est pas conseillé si les touristes sont nombreux dans la région. Les clôtures électrifiées, hautes, lourdes et plutôt coûteuses, sont envisageables si plusieurs parcs sont prévus sur l'alpage, si le terrain n'est pas trop escarpé et si une route carrossable permet d'y accéder.

Quant aux parcs de nuit, ils exigent la présence quotidienne du paysan et une route carrossable pour lui éviter des heures de marche afin de réunir son troupeau. «Nous discutons avec chaque exploitant pour trouver la solution la mieux adaptée à sa situation», a indiqué Brigitte Decrausaz, cheffe de l'office valaisan des paiements directs.

Alpages impossibles à protéger

Trente pour cent environ des 150 alpages valaisans ne remplissent aucune condition et ne peuvent être protégés correctement. «Il s'agit alors d'envisager une augmentation du cheptel ou des fusions d'alpages afin de réunir 300 moutons au moins sous la protection d'un berger», a précisé Brigitte Decrausaz.

Selon elle, sur le terrain, les exploitants sont ouverts aux diverses mesures. Certains craignent toutefois «une énorme charge de travail supplémentaire».

Le Valais, zone à risque

La présence du grand prédateur en Valais donne à la protection des troupeaux une importance particulière. «Elle est un élément essentiel pour décider d'une éventuelle autorisation de tir du loup en cas d'attaques», a souligné Peter Scheibler.

Selon le chef du service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune, «pratiquement tout le canton est une zone à risque. Et des attaques du loup peuvent survenir sur n'importe quel alpage».

La présence probable d'une meute pousse le canton à envisager des mesures de protection également pour les bovins, «car des attaques de veaux seraient alors possibles». ll préconise notamment une mise à l'étable, des parcs de nuit et des clôtures pour les vaches allaitantes et les veaux.

(ats)

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