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Jeu vidéoLe viol «excitant» de Lara Croft enflamme les médias

Plus réalistes et adultes, les prochaines aventures de l'héroïne de «Tomb Raider» servent de point d'ancrage à une nouvelle polémique.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet

La bande-annonce du prochain "Tomb Raider".

Tout commence par un sujet publié dans «Joystick», vénérable magazine français consacré à l'actualité du jeu vidéo. Dans son numéro estival, un article sur «Tomb Raider», la prochaine aventure de Lara Croft (en 2013, sur consoles et ordinateurs), laisse transparaître l'enthousiasme de son rédacteur autour du célèbre personnage virtuel: «Faire subir de tels supplices à l'une des figures les plus emblématiques du jeu vidéo, c'est tout simplement génial. Et si j'osais, je dirais même que c'est assez excitant», peut on notamment lire en exergue.

L'auteur de l'article fait référence à ce que subit l'exploratrice britannique dans un jeu qui se voudra plus être une remise à plat complète de la franchise qu'une suite des épisodes précédents. Dans les extraits et démonstrations jouables déjà présentés par l'éditeur américain Crystal Dynamics, on y voit une Lara Croft rajeunie qui commence par souffrir avant de retrouver des forces pour se venger. Et si la polémique couvait déjà du fait de l'orientation ultra-réaliste donnée aux épreuves que subit la belle, dont une agression sexuelle, le feu a éclaté lorsqu'a été exprimé le fait qu'on puisse trouver cela «excitant». L'indignation a été encore attisée par le fait que le sujet a été vendu en une du magazine avec le slogan «Fini l'innocence : Lara a vu le loup!».

La houle se propage

De forums, en blogs, en passant par Twitter, la houle a désormais quitté les frontières de la Toile pour se propager dans les médias papiers français, dont Le «Parisien», «Le Nouvel Observateur» et même «Le Monde» qui, partant de l'article publié dans «Joystick», stigmatisent le sexisme ambiant dans un secteur qui n'en est pas à son premier dérapage machiste.

La polémique a désormais atteint son point culminant. Même si, le 20 août dernier,« Joystick» a tenté de calmer le jeu sur Facebook pour réfuter toute apologie de viol «Que vous le croyiez ou non, sachez que c'est l'idée de briser un personnage emblématique pour mieux le reconstruire qui nous a séduits et emballés. De plus, nous tenons à préciser qu'à aucun moment le fait que ce personnage soit une femme n'est entré en ligne de compte».

La souffrance en bande-annonce

Toujours est-il que les bandes-annonces du blockbuster ludique attendu l'an prochain annoncent clairement la couleur: par le réalisme de leurs représentations, les souffrances physiques et morales infligées à Lara Croft font passer celles que subissent Indiana Jones ou Nathan Drake (héros de la franchise «Uncharted») pour une promenade de santé.

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