TerrorismeLe Yémen célèbre sa Fête nationale dans une ambiance de deuil
L'armée yéménite a défilé mardi à Sanaa à l'occasion de la Fête nationale, dans une ambiance plombée par l'attentat suicide qui a tué plus de 90 soldats lundi.

La parade militaire célébrant la réunification du pays en 1990 s'est déroulée sans incident.
Le défilé militaire lors des célébrations de la Fête nationale a eu lieu malgré les menaces des militants islamistes de lancer de nouvelles attaques.
Une source des services de sécurité avait annoncé un peu plus tôt l'arrestation de deux kamikazes près de la place Sabine, théâtre de l'attaque de la veille.
La parade militaire célébrant la réunification du pays en 1990 s'est déroulée sans incident, sous les yeux du nouveau président Abd Rabbou Mansour Hadi protégé par une vitre blindée. Le défilé a eu lieu malgré les menaces des militants islamistes de lancer de nouvelles attaques.
D'importants moyens de sécurité avaient été déployés dans la capitale pour protéger le président, qui avait promis une lutte sans merci contre les islamistes lorsqu'il a succédé à Ali Abdallah Saleh, renversé sous la pression de la rue.
Combat de longue haleine
«La guerre contre le terrorisme continuera jusqu'à ce qu'il soit éradiqué, quels que soient les sacrifices», a déclaré le président yéménite, cité par l'agence de presse officielle.
Un soldat posté à un carrefour du centre de la capitale, Khaled al Ansi, lui a directement fait écho. «Nous sommes tristes pour nos camarades, mais Al-Qaïda ne nous fait pas peur (...). Nous allons les combattre et les battre», a-t-il dit, le doigt posé sur la gâchette de sa Kalachnikov.
Par mesure de précaution, le défilé n'a pas eu lieu comme prévu sur la place Sabine, théâtre de l'attentat de lundi mené par un soldat qui s'est fait exploser au milieu de ses camarades s'entraînant pour la parade militaire. Le cortège s'est déroulé sur la base militaire de l'Académie des forces aériennes.
Par ailleurs, seuls des cadets, et non des membres des troupes régulières, ont participé au défilé, a-t-on précisé de source autorisée.
Suspects arrêtés
Un peu plus tôt mardi, une source des services de sécurité avait annoncé à l'AFP l'arrestation lundi de deux kamikazes par les autorités yéménites. Selon cette source, les deux hommes, qui portaient chacun une ceinture explosive pesant 13 kilos, ont été appréhendés près de la place Sabine, peu après l'attentat.
Les deux hommes étaient également en uniforme militaire et projetaient de se faire exploser, a précisé cette source. L'attentat de lundi, le premier de cette ampleur à Sanaa depuis l'accession au pouvoir en février du président Abd Rabo Mansour Hadi, a été revendiqué par Al-Qaïda dans la péninsule ibérique (Aqpa) et ses alliés locaux d'Ansar al Charia.
Le réseau a affirmé que le ministre de la Défense, Mohamed Nasser Ahmed, et le chef d'état-major, le général Ahmed Ali al-Achoual, étaient visés. Les deux hommes étaient sur la tribune pour assister aux répétitions de la parade mais n'ont pas été touchés.
Vaste offensive
L'armée yéménite a lancé ces derniers jours, avec le soutien des Etats-Unis, une vaste offensive pour reprendre le contrôle des régions du Sud passées sous le contrôle d'Ansar al Charia et Aqpa.
Les islamistes ont répliqué avec l'attentat suicide de lundi, qui a fait également 220 blessés et a été commis selon les premiers éléments de l'enquête par un soldat recruté par les extrémistes, qui aurait échappé aux contrôles de sécurité.
Policier espagnol tué
En outre, un policier espagnol en poste à l'ambassade d'Espagne au Yémen a été retrouvé mort près de Sanaa, portant une blessure à la tête, a annoncé mardi un porte-parole du ministère espagnol des Affaires étrangères. Les circonstances de cette mort font l'objet d'une enquête des autorités yéménites, a ajouté le porte-parole.
Le policier espagnol, âgé de 38 ans, était en poste depuis deux ans au Yémen. Il avait disparu depuis jeudi, veille de son retour prévu en Espagne pour un congé, a indiqué dimanche dernier son frère dans une déclaration mise en ligne sur son blog.