Roumanie: Législatives: les sociaux-démocrates gagnent

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RoumanieLégislatives: les sociaux-démocrates gagnent

Les Roumains élisaient leurs parlementaires, dimanche. Le gouvernement de centre-droit pourrait tomber.

Le premier ministre roumain sortant, Dacian Ciolos, à Bucarest le 6 novembre 2016.

Le premier ministre roumain sortant, Dacian Ciolos, à Bucarest le 6 novembre 2016.

AFP

Les socialistes roumains du Parti social-démocrate (PSD) ont remporté les élections législatives de dimanche avec environ 45% des voix. Ces résultats officiels, publiés lundi après dépouillement de plus de 60% des bureaux de vote, confirment les sondages à la sortie des urnes.

Le chef de file du PSD, Liviu Dragnea, a déclaré dès dimanche soir qu'il allait entamer les discussions en vue de former un gouvernement. Il va chercher à former une coalition avec son allié traditionnel, l'ALDE, le parti de l'ancien Premier ministre Calin Tariceanu, qui a obtenu environ 6% des suffrages, selon les résultats partiels.

Liviu Dragnea avait lui-même été condamné en 2015 à un an de prison avec sursis pour fraude électorale. La Roumanie est dirigée depuis novembre 2015 par un gouvernement de techniciens conduit par Dacian Ciolos. L'ancien Premier ministre social-démocrate Victor Ponta avait démissionné face à la colère de l'opinion après l'incendie d'une boîte de nuit qui a fait 56 morts

Corruption endémique

Le drame, survenu dans un établissement qui s'était affranchi du respect de toutes les normes de sécurité, a été jugé symptomatique de la corruption endémique qui gangrène ce pays. Sur fond d'apathie et de discrédit de la classe politique, le taux de participation n'a été que d'environ 40% dimanche, d'après les premières estimations.

«Notre Roumanie est complètement détruite. On ne peut plus y vivre. Il n'y a pas d'emplois, les gens partent travailler à l'étranger», déplorait dans la journée Marin Oana, un habitant de Singureni, commune pauvre du sud.

Mécontents des bas salaires et du mauvais état des infrastructures, quelque trois millions des 20 millions d'habitants que compte la Roumanie ont émigré ces dernières années.

Croissance robuste

Membre de l'Union européenne depuis 2007, elle a renoué avec une croissance robuste après un épisode de sévère récession, mais reste le deuxième pays le plus défavorisé au sein des 28, derrière la Bulgarie.

Le PSD a fait savoir qu'il ne révèlerait le nom de son candidat au poste de Premier ministre qu'après l'investiture du nouveau Parlement, au plus tôt le 19 décembre.

A cet égard, une loi datant de 2001 interdit à toute personne ayant été condamnée par la justice de devenir ministre. Cette disposition est susceptible d'affecter le président du PSD, Liviu Dragnea, qui s'est vu infliger le printemps dernier deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale.

Hors jeu

Le chef de l'Etat de centre droit Klaus Iohannis a par ailleurs annoncé qu'il exclurait de la liste des Premiers ministrables «toute personne ayant des démêlés avec la justice», même si elle n'a pas été jugée, ce qui mettrait également hors jeu M. Ponta, renvoyé en justice pour blanchiment d'argent et évasion fiscale.

Les partis de centre droit avaient de leur côté annoncé vouloir charger M. Ciolos de former le nouveau gouvernement.

Pays europhile

Dans ce pays traditionnellement europhile, qui a reçu 26 milliards d'euros d'aides depuis son adhésion à l'Union européenne, les principaux partis étaient favorables à l'UE. Pour la première fois cependant, des candidats avaient appelé Bucarest à «s'affranchir de la tutelle» de Bruxelles afin de «promouvoir ses propres intérêts».

Au total, 466 sièges étaient à pourvoir au cours de ce scrutin proportionnel à un tour dont les premiers résultats officiels seront annoncés lundi.

(AFP)

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