Les employés de la compagnie aérienne espagnole Iberia entament lundi une grève de cinq jours pour protester contre les projets de la direction de supprimer 3807 emplois et de baisser les salaires. Au moins 415 vols ont déjà été annulés entre lundi et vendredi.

Mais, au total, ce seront environ 1200 vols de différentes compagnies aériennes qui ne pourront être assurés durant la semaine en raison du manque de personnel dans les aéroports espagnols. La compagnie estime que 70'000 passagers vont être affectés par ce mouvement social du personnel navigant et au sol.

En Suisse, la grève d'Iberia n'entraîne que peu de perturbations pour l'heure. A Genève, trois vols de la compagnie espagnole étaient programmés lundi. «Le premier a décollé ce matin, celui de la mi- journée a été annulé et nous n'avons pas de nouvelles du vol du soir», a indiqué le porte-parole de l'aéroport Bertrand Stämpfli. A Zurich, aucune liaison n'a été annulée jusqu'ici.

Les salariés d'Iberia ont aussi prévu de manifester lundi matin autour de l'aéroport madrilène de Barajas. Des manifestations sont également annoncées dans le courant de la journée dans d'autres aéroports du pays. Il en sera de même vendredi. Enfin, les employés doivent se rassembler mercredi soir dans le centre de Madrid.

Cette première grève coïncide avec les vacances scolaires en Grande-Bretagne, alors que les Britanniques constituent la principale clientèle du secteur touristique en Espagne. D'après Iberia, 90% des vols long- courrier pourront cependant décoller et la grève affectera essentiellement les liaisons intérieures. Deux autres grèves identiques sont prévues du 4 au 8 mars, puis du 18 au 22 mars. Pression gouvernementale

La ministre espagnole des Transports, Ana Pastor, a exhorté la semaine dernière direction et syndicats à parvenir à un accord en insistant sur les conséquences de la grève sur l'économie espagnole. «Nous ne pouvons pas permettre que l'Espagne perde plus de 10 millions d'euros par jour, parce que ce genre de mouvement va tous nous affecter», a-t-elle déclaré.

Le tourisme représente environ 11% du PIB de l'Espagne et constitue l'un des rares facteurs de croissance dans un pays plongé dans la récession et frappé par un chômage touchant plus de 26% de la population active.

Iberia a fusionné en 2011 avec British Airways au sein d'International Airlines Group. Confronté à un environnement économique défavorable en Espagne et à la concurrence d'opérateurs à bas coût ou de compagnies étrangères ayant déjà entrepris des restructurations, Iberia a annoncé une perte de 262 millions d'euros au cours des neuf premiers mois de 2012.