Débat: Les antispécistes à la rencontre des chasseurs

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DébatLes antispécistes à la rencontre des chasseurs

Pour sa prochaine édition, Jean-Pierre Seppey, président du salon Passion Nature, à Martigny (VS), veut ouvrir le dialogue entre les chasseurs et les antispécistes. Des mots plutôt que des cailloux.

Eric Felley
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Eric Felley
Jean-Pierre Seppey «ose» une cohabitation inédite entre les chasseurs et les antispécistes, à l'occasion de la 2e édition de Passion Nature.

Jean-Pierre Seppey «ose» une cohabitation inédite entre les chasseurs et les antispécistes, à l'occasion de la 2e édition de Passion Nature.

passionnature.ch

Des antispécistes invités chez les chasseurs valaisans… C'est l'étonnante rencontre prévue le samedi 26 mai prochain au CERM de Martigny. Deux membres de l'association Pour l'Égalité Animale (PEA) ont été invités à présenter leur philosophie lors d'une conférence au Salon international de la chasse, de la pêche et de la biodiversité, la 2e édition de Passion Nature.

Il a mangé un hamburger végane

Depuis le début de l'année, les antispécistes font parler d'eux par leurs actions. On se souvient de l'accrochage au Salon de l'agriculture à Lausanne ou, ces dernières semaines, du caillassage de boucheries à Genève.

Le Valais n'a pas connu d'épisode similaire et le président de Passion Nature, Jean-Pierre Seppey, fait le pari du dialogue. «Nous avons rencontré les antispécistes et j'ai même mangé un hamburger végane à la Croix-Blanche de Saint-Pierre-de-Clages (VS), ironise-t-il. L'année dernière, nous avions invité Jean-Marc Landry pour parler du loup. Souvent, les milieux de la chasse voient le monde par la lunette de leurs fusils, mais j'attache beaucoup d'importance à la défense de la biodiversité qui fait partie intégrale de la manifestation.»

Aux côtés de Dorothée Bender de la PEA valaisanne, Fabien Brunacci n'a pas hésité à accepter cette immersion chez les chasseurs et pêcheurs: «Il n'y a pas de mauvais contexte pour expliquer l'injustice faite aux animaux. Je trouve beau le geste du salon, qui nous propose d'expliquer et rendre plus accessible le concept d'antispécisme.» Que dira-t-il aux visiteurs? «On interdit aux humains de faire souffrir ou de tuer d'autres humains, mais pas de le faire à d'autres espèces animales.

Les humains ont catégorisé les animaux, les sauvages, les animaux de compagnie ou de rente. Ces catégories nous empêchent de réfléchir globalement. Je suis persuadé que nous pouvons évoluer, comme nous avons évolué par rapport à l'esclavage ou aux droits des femmes. La prochaine étape sera notre rapport avec les autres espèces.»

Préambule le 19 mai

Mais le discours antispéciste a-t-il une chance en Valais, où l'animal reste un gibier pour des milliers de chasseurs? «Souvent, reconnaît Jean-Pierre Seppey, on peut entendre dire que c'est n'importe quoi, que ce sont des cinglés, etc. Mais le but du salon est de faire entendre et de respecter la philosophie de chacun autour de la nature.» On pourra d'ailleurs observer la tolérance des Valaisans envers le mouvement antispéciste avant le salon. Ce samedi 19 mai, l'association PEA annonce une manifestation silencieuse devant les abattoirs de Sion.

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