PolitiqueLes bureaux de vote ouvrent en Syrie pour la présidentielle
Mardi, les Syriens étaient appelés aux urnes pour élire leur président, une élection sans surprise. Les États-Unis et l’Union européenne ont d’ores et déjà rejeté le scrutin.

Bachar al-Assad, 55 ans est sûr de l’emporter.
Les bureaux de vote ont ouvert mercredi à travers la Syrie pour une présidentielle sans surprise qui doit offrir un quatrième mandat à Bachar al-Assad, dans un pays ravagé depuis dix ans par une guerre meurtrière et englué dans une crise économique.
Le vote a commencé comme prévu à 6 heures (heure suisse) et la télévision nationale a montré de longues files se formant dans différents endroits du pays. Les électeurs pourront déposer leur bulletin dans plus de 12’000 bureaux de vote jusqu’à 19 heures locales, à moins d’une prolongation. Et les résultats seront annoncés dans les 48 heures.
L’élection se tient alors que les combats ont baissé en intensité mais l’économie est en lambeaux et les infrastructures en ruines.
«Vos opinions ne valent rien»
Le président syrien, Bachar al-Assad, a déclaré mercredi en votant que les critiques des Occidentaux sur la présidentielle «ne val(ai)ent rien», Washington et plusieurs puissances européennes ayant jugé que le scrutin «ne sera(it) ni libre ni juste».
«Je pense que la mobilisation que nous avons vue ces dernières semaines apporte une réponse suffisante et claire qui leur dit: «Vos opinions ne valent rien, votre valeur équivaut à dix zéro»», a indiqué le président Assad en parlant des «pays occidentaux» dans un bureau de vote à Douma, ancien bastion rebelle reconquis en avril 2018 par son armée.
Au pouvoir depuis 2000, Bachar al-Assad, 55 ans est sûr de l’emporter. Face à lui, deux candidats inconnus du grand public sont considérés comme des faire-valoir: l’ex-ministre et parlementaire Abdallah Salloum Abdallah et un membre de l’«opposition tolérée» par le pouvoir, Mahmoud Mareï.
La loi électorale impose aux candidats d’avoir vécu en Syrie dix ans consécutifs avant le scrutin, ce qui exclut de facto les figures de l’opposition en exil, très affaiblie. Leur principale coalition a dénoncé une «mascarade».
Scrutin rejeté
Les États-Unis et l’Union européenne ont d’ores et déjà rejeté le scrutin, le deuxième du genre depuis le début en 2011 d’une guerre impliquant une multitude de belligérants et des puissances étrangères. Le conflit a fait plus de 388’000 morts et poussé à l’exil des millions de Syriens.
Les régions autonomes kurdes du Nord-Est vont ignorer le scrutin. Tout comme le dernier grand bastion jihadiste et rebelle d’Idleb (nord-ouest), qui abrite quelque trois millions d’habitants.