Etude: Les cachalots posséderaient des formes de culture

Publié

EtudeLes cachalots posséderaient des formes de culture

Des chercheurs émettent l'hypothèse que des caractéristiques des cultures humaines se retrouvent chez ces cétacés.

Les scientifiques ont étudié les sons et les comportements en groupe des cachalots.

Les scientifiques ont étudié les sons et les comportements en groupe des cachalots.

Wikimedia Commons

Les cachalots utilisent des dialectes différents selon le groupe auquel ils appartiennent, un signe de l'existence d'une forme de culture chez ces cétacés. Une étude publiée mardi dans la revue Nature Communications le révèle.

Des processus similaires à ceux qui forment la base des cultures humaines, dont la capacité d'apprendre des autres, seraient-ils donc présents dans les sociétés animales?

Concept critiqué

La notion de culture animale est très controversée. Pour certains scientifiques, la culture, définie grossièrement comme une forme d'apprentissage social qui établit une distinction entre des groupes, n'existe que chez l'homme et c'est même ce qui le différencie de l'animal.

Pour Mauricio Cantor de l'université Dalhousie au Canada et coauteur de l'étude, tout dépend de ce que l'on entend par «culture». «Dans notre étude, nous employons le terme culture au sens large comme définissant un comportement qui est socialement appris et partagé avec un sous-ensemble de la population.»

Selon lui, «les animaux peuvent, comme nous, découvrir de nouvelles choses, apprendre et copier les compétences de l'autre, passer cette information de génération en génération». «L'idée de l'existence de la culture animale a gagné du terrain au cours des 10-20 dernières années», précise le chercheur.

Apprentissage des pairs

Pour cette étude, les chercheurs ont comparé les sons qu'émettent les cachalots et leur comportements sociaux en combinant des données recueillies sur plus de 18 ans et des simulations informatiques. Cela a ainsi permis de retracer la vie et l'évolution de plusieurs groupes de cachalots.

Pour Mauricio Cantor, les modélisations indiquent que les différents dialectes ne peuvent évoluer comme ils le font que lorsque les baleines apprennent de leurs pairs les sons qu'ils émettent. Ni le hasard, ni la seule génétique ne peuvent conduire à des groupes employant différents langages.

«Nos résultats renforcent l'hypothèse que les principales caractéristiques de la culture humaine (comme l'apprentissage social) peuvent se retrouver dans les populations animales», conclut le chercheur.

(ats)

Ton opinion