Déprimés: Les cafetiers et restaurateurs sont au bout du rouleau

«Tout ne semble que désespoir et incompréhension et notre avenir s’écrit désormais à l’encre noire et funèbre…» Ce ne sont pas les vers d’un poème romantique, mais le début d’une lettre que les associations faîtières cantonales de la restauration ont envoyé au Conseil fédéral le 11 novembre. Gastro Vaud, Valais, Fribourg, Neuchâtel, Jura et Tessin ont effectivement trempé leur plume dans l’amertume où ils sont plongés depuis le début de cette 2e vague de l’épidémie Covid-19.

Les sections latines de GastroSuisse constatent que leur fermeture en ce mois de novembre les prive d’un revenu important, jusqu’à 20% de leur chiffre d’affaires annuel. Comme la Suisse alémanique n’a pas dû fermer ses établissements, ils estiment que leur situation est injuste et en appellent à la solidarité confédérale. «Nous demandons dès lors que la Confédération et les cantons assument financièrement et pleinement leur choix par la mise en application immédiate de mesures complémentaires urgentes.»

Ces mesures ne sont pas rien. Ils demandent le retour au régime extraordinaire de la Réduction des horaires de travail (RHT), avec notamment une extension des ayants droit, la prolongation de la procédure simplifiée et la suppression du délai de préavis et du jour de carence. Ils demandent que l’ordonnance Covid-19 concernant les cas de rigueur soit adaptée avec la création d’un «régime d’exception» pour le secteur de la gastronomie et de l’hôtellerie. Enfin, ils veulent obtenir la réactivation de la suspension des procédures de poursuites et faillites.

La lettre est signée par tous les présidents romands et tessinois avec copie au président de GastroSuisse, Casimir Plazer. «Les sections latines font ici un vibrant appel à des actions drastiques afin de sauver ce qui peut l’être encore», dit encore la lettre.