FootballLes certitudes fragiles du FC Sion
Solides défensivement lors de leurs cinq dernières sorties, les Valaisans ont été victimes de grossières erreurs individuelles jeudi, contre Bâle (2-3).
- par
- André Boschetti, Sion

Un seul être vous manque et tout s’écroule. L’absence d’Ayoub Abdellaoui, suspendu, a-t-elle été à l’origine du naufrage collectif de la défense du FC Sion, jeudi à Tourbillon? Au vu de la performance plus que douteuse de Léo Lacroix - le renfort hivernal que Fabio Grosso avait choisi pour remplacer l’Algérien - on pourrait être tenté de répondre par l’affirmative. Mais désigner l’ancien défenseur de St-Etienne et du FC Bâle notamment comme l’unique responsable d’une défaite plus nette dans les faits que ne l’indique le score final serait à la fois trop simple et injuste.
Lacroix, le bon choix?
Sans le moindre match officiel dans les jambes depuis une vingtaine de mois, Léo Lacroix était-il le bon choix pour pallier l’absence de Abdellaoui? En manque logique de compétition, donc de rythme, de repères et de confiance, le défenseur vaudois a précipité la chute d’un FC Sion qui avait pourtant parfaitement entamé sa partie. Sa maladresse technique sur une intervention aussi simple qu’anodine au quart d’heure de jeu offrait d’abord un corner aux Bâlois. Sur lequel son marquage approximatif permettait ensuite à Klose d’ouvrir la marque.
Un but qui a eu le don d’immédiatement ébranler le moral des Sédunois. Avant qu’une relance au pied manquée de Tomothy Fayulu ne débouche sur un second corner neuf minutes plus tard. Où la même passivité de la défense valaisanne déterminait le même résultat. Avec comme autre conséquence la fin des prometteuses initiatives initiales.
Alors que Léo Lacroix donnait ensuite l’impression de porter son erreur comme une croix jusqu’à sa sortie prématurée à l’heure de jeu, le jeune gardien du FC Sion réussissait, lui, à se racheter en évitant à plusieurs reprises à ce troisième but qui aurait prématurément scellé la victoire bâloise.
Aucune réaction
Mais autant que ces inhabituels errements défensifs - Sion n’avait encaissé que trois buts lors de ses cinq dernières sorties sans défaite - c’est cette absence de réaction après avoir concédé l’ouverture du score qui interpelle. Alors que les Valaisans avaient abordé leur match avec le même état d’esprit conquérant qu’à Lausanne cinq jours plus tôt, leur volonté de prendre le jeu à leur compte en cherchant à presser haut les défenseurs adverses s’est subitement brisée une fois menés à la marque.
On veut bien croire que le FC Bâle est d’un autre calibre que le LS timide et passif vu samedi dernier, mais cette énorme différence d’attitude démontre combien les maigres certitudes que la série de cinq matches sans défaite ont engendrées dans les têtes valaisannes sont encore fragiles.
Karlen et c’est tout
Et que dire alors de la force offensive sédunoise? Alors que cette défense qui avait été à l’origine de la bonne passe du FC Sion connaissait une soirée pénible, on était en droit d’espérer que les attaquant allaient peut-être réussir à inverser la tendance. Il n’en a rien été. Hormis une reprise de Doldur captée sans problème par Lindner (29e), il aura fallu patienter une heure encore avant de voir enfin une frappe cadrée sédunoise. Un but venu de nulle part signé Karlen, lequel parvenait peu après à doubler la mise sur la seule vraie belle action collective valaisanne de la soirée. Beaucoup trop peu pour espérer mieux qu’une courte défaite.