SuisseLes CFF font rouler du matériel défaillant
Les problèmes de sécurité du matériel roulant sont connus des CFF, qui se refusent toutefois à le retirer du service.
- par
- Pascal Schmuck ,
- Zurich

Les problèmes de sécurité du wagon standard IV sont connus des CFF.
Les CFF ont publié récemment une note interne, qui explique que «dans certains cas, les trains peuvent rouler avec des défauts». Cette directive concerne expressément les dommages des «composants importants pour la sécurité», révèle le «Tages-Anzeiger».
La note met en lumière l'accident qui a coûté la vie à un chef de train à Baden (AG) le 8 août. L'employé a été bloqué par la porte qui ne s'est pas réouverte quand elle a rencontré une résistance. L'homme a trouvé la mort lorsqu'il a été traîné par le train en mouvement.
Un autocollant doit suffire
Le wagon dont la porte est défectueuse devrait normalement rester en service, conformément à un complément à la directive. «Si le défaut du dispositif anti-pincement avait déjà existé lors de la dernière inspection du wagon le 31 juillet (ce qui n'était pas le cas), le wagon aurait pu être mis en service avec la porte verrouillée et ‹étiquetée› conformément à cette instruction».
Voilà qui ne va pas apaiser les agents de train déjà scandalisés par le trop peu d'attention accordé aux portes du dénommé wagon standard IV, celui impliqué dans l'accident mortel à Baden.
L'OFT est au courant
Les CFF se défendent. «Cette directive ne s'applique que si le défaut n'est pas important pour la sécurité en raison des autres mesures de sécurité prises», a précisé un porte-parole. Et d'expliquer qu'un train dont la technologie d'inclinaison est défectueuse peut encore rouler en toute sécurité à vitesse réduite.
Les CFF soulignent que les instructions de travail pour les employés concernés indiquent clairement et de manière concluante ce à quoi ils doivent prêter attention. La directive officialise la pratique qui fait l'impasse sur un petit entretien destiné à palier le défaut constaté en raison du temps trop court.
L'Office fédéral des Transports (OFT) est au courant de la directive et la tolère mais il précise que dans de tels cas, il existe un «besoin d'optimisation» dans la pratique entre la maintenance et l'exploitation. Il compte parler de ces manques avec les CFF à partir de septembre.