Exode«Les chrétiens pourraient disparaître en Orient»
Spécialiste du monde musulman, Antoine Sfeir décrypte la tragédie des chrétiens irakiens chassés de Mossoul.
- par
- Michel Audétat

Mossoul, la deuxième ville d'Irak, a été prise par les djihadistes de l'Etat islamique le 10 juin dernier.
Mossoul, au nord de l'Irak, s'est vidée de ses habitants chrétiens. Maîtres de la ville à la suite de leur offensive déclenchée le 9 juin, les djihadistes de l'Etat islamique leur ont lancé un ultimatum: ils leur ont laissé le choix entre partir, se convertir à l'islam, payer un impôt réservé aux non-musulmans ou «périr par le glaive». Directeur des «Cahiers de l'Orient», Antoine Sfeir apporte son éclairage sur la tragédie de ces assyro-chaldéens qui comptent parmi les plus anciennes communautés chrétiennes au monde: «Ils parlent le syriaque, une forme moderne de l'araméen qui était la langue du Christ.»
Chemins de l'exil
Mais qui s'en soucie? «Pour les pays occidentaux, explique Antoine Sfeir, ces chrétiens ne représentent pas un enjeu géopolitique. Et encore moins un enjeu économique.» Les persécutions qu'ils subissent en Irak ne sont d'ailleurs qu'un épisode dans le drame plus vaste qui, en Egypte, en Syrie, au Liban, en Israël ou en Palestine, les pousse à prendre le chemin de l'exil. Antoine Sfeir n'exclut pas qu'une disparition des chrétiens d'Orient soit possible.
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