Finances publiquesLes comptes valaisans restent dans le rouge
Pour la deuxième année consécutive, le canton du Valais clôture son budget sur un déficit. En 2014, il était de 83,9 millions de francs.

Maurice Tornay en charge du département cantonal des finances.
Les comptes 2014 de l'Etat du Valais clôturent sur un déficit de 83,9 millions de francs. Les charges ont augmenté plus fortement que prévu et ne sont pas couvertes par des recettes moindres qu'attendues. Le canton ne peut financer que la moitié de ses investissements.
Les revenus escomptés ne se sont pas réalisés, a déclaré le mardi 7 avril devant la presse à Sion le chef du département cantonal des finances Maurice Tornay. Les comptes du canton sont dans le rouge pour la deuxième année consécutive. Le gouvernement devra amortir ces découverts sur les trois prochains exercices.
Les comptes 2014 affichent des recettes de 3,14 milliards de francs pour des charges de 3,23 milliards de francs. Le découvert est supérieur à celui de 2013, qui était de 53,5 millions de francs.
Facteurs multiples
Maurice Tornay avance différents facteurs pour expliquer ce résultat. Les impôts d'abord. Ils ont augmenté par rapport à 2013, mais sont restés inférieurs de 26,3 millions de francs aux prévisions budgétaires.
L'absence de distribution de bénéfice par la Banque Nationale Suisse (BNS) a coûté 26 millions de francs au canton. Et la péréquation financière intercantonale a été inférieure de 11,6 millions de francs aux prévisions, explique Maurice Tornay.
Les charges ont aussi été supérieures au budget. La prévoyance sociale en est la cause principale. Le canton a connu une augmentation importante du nombre de personnes à l'aide sociale. De surcroît, les cantons doivent supporter davantage de prestations.
Le compte des investissements affiche également un déficit. La marge d'autofinancement se monte à 90,7 millions de francs et ne couvre que 51,9% des 175 millions de francs investis. Le compte clôture sur une insuffisance de 84,2 millions de francs.
Le canton parvient en revanche à maîtriser les charges. Ainsi, les frais de personnel ou ceux liés aux biens, aux services ou aux marchandises ont été inférieurs au budget, précise Maurice Tornay.
Trois ans pour amortir
La dette nette du canton augmente en conséquence. Elle passe de 1,2 à 1,29 milliard de francs. Le principe constitutionnel de frein aux dépenses et à l'endettement oblige le gouvernement à redresser la barre. Le Grand Conseil lui a donné trois ans pour le faire.
Le Parlement cantonal a adopté une série de mesures en décembre pour permettre d'amortir les découverts sur les budgets 2015, 2016 et 2017. Mais certaines de ces dispositions, notamment l'augmentation de l'impôt sur les véhicules à moteur, sont contestées par un référendum.
Ce référendum fait partie des incertitudes pour l'avenir. Il en va d'un montant global de 32 millions de francs, précise Maurice Tornay. Mais la péréquation financière intercantonale 2016-2019, l'abandon du taux plancher du franc suisse face à l'euro ou encore la réforme de l'imposition des entreprises sont autant de facteurs d'insécurité qui pourront peser lourd dans les budgets à venir.