Hong KongLes consultations avec les manifestants démarrent
Ces discussions entre le gouvernement et les étudiants sont les premières depuis l'accélération du mouvement de «désobéissance civile» le 28 septembre à Hong Kong.
Les consultations entre le gouvernement de Hong Kong et des représentants du mouvement pro-démocratie ont commencé ce mardi 21 octobre au soir. Ces discussions ont lieu après plus de trois semaines de manifestations qui ont perturbé le fonctionnement de la mégapole chinoise.
Retransmises en direct par les télévisions locales, ces consultations qui ont lieu dans une petite salle de la faculté de médecine réunissent depuis 18h00 (midi en Suisse) cinq délégués des syndicats étudiants et cinq personnalités de l'exécutif local dont sa «secrétaire en chef», numéro deux du gouvernement, Carrie Lam, et Lau Kong-wah, chargé des affaires constitutionnelles et chinoises.
Élections en 2017
Ces consultations bilatérales sont les premières depuis l'accélération du mouvement de «désobéissance civile» le 28 septembre et l'occupation par les manifestants de grandes avenues de Hong Kong et de trois quartiers commerçants et administratif, partiellement dégagés depuis par la police.
Le chef de l'exécutif Leung Chun-ying, avec qui les protestataires refusent de dialoguer et dont ils réclament la démission, a répété avant la réunion que les manifestants ne devaient se faire aucune illusion sur leurs chances d'obtenir des élections totalement libres en 2017.
Pas de voix aux plus modestes
Dans une ville où 20% des sept millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté, le suffrage universel plein et entier donnerait une voix prépondérante aux plus modestes, perspective inacceptable pour cet ancien homme d'affaires qui agite le spectre d'une désaffection des investisseurs et d'un déclassement de Hong Kong, parmi les premières places financières de la planète.
«Si c'est entièrement un jeu de nombres et de représentation numérique, alors évidemment vous parlerez à la moitié de la population de Hong Kong qui gagne moins de 1800 dollars par mois», a-t-il dit dans un entretien au «Wall Street Journal» et à l'«International New York Times».
Actuellement, les candidats au poste de chef de l'exécutif sont sélectionnés et élus par un comité de 1200 élus et personnalités majoritairement acquis à Pékin. Si la Chine a accepté le principe «une voix, un vote» pour la prochaine élection en 2017, elle entend conserver le contrôle des candidats, lesquels seraient toujours sélectionnés par ce comité.
«Pas une amélioration»
«L'élection directe du chef de l'exécutif par cinq millions d'électeurs (...) est beaucoup plus démocratique que sa sélection par un comité de 1200 membres», a plaidé Carrie Lam pendant la réunion.
«L'option retenue par le gouvernement (...) n'est pas démocratique, juste, ouverte. Ce n'est pas une amélioration», a rétorqué Alex Chow, secrétaire général de la Fédération des étudiants de Hong Kong (HKFS).