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AssembléeLes démocrates-chrétiens valaisans en échec sur la LAT

Les démocrates-chrétiens valaisans ont échoué samedi à Olten dans leur opposition à la loi sur l'aménagement du territoire. Les délégués du PDC ont soutenu le texte soumis au peuple le 3 mars. Partisan du «non», Christophe Darbellay fera campagne en Valais.

Christophe Darbellay

Christophe Darbellay

Keystone

Par 170 voix contre 89, l'assemblée a dit «oui» à la LAT à l'issue d'un débat nourri. Valaisans, Genevois et Tessinois s'y sont opposés mais les délégués ont suivi l'avis de Doris Leuthard. Selon la conseillère fédérale du PDC, la nouvelle loi fera en sorte que les terres cultivables ne se réduisent pas davantage encore.

La ministre de l'environnement a tenu à rassurer les opposants. «Là où les terres constructibles sont rares, on pourra continuer à créer des zones à bâtir. Là où elles sont vastes, on les réduira.» Or, le Valais, Vaud et Fribourg sont les cantons comportant la plus grande réserve non construite, a-t-elle souligné.

Mitage en question

Le ministre valaisan Jean-Michel Cina a dénoncé en vain les «erreurs» ajoutées par le Parlement au projet du gouvernement. «On ne peut pas réduire des zones à bâtir dans un canton pour les agrandir dans un autre.»

Montrant une photo aérienne de Conches (VS), le conseiller d'Etat PDC a affirmé qu'une grande zone à bâtir ne signifie pas forcément un mitage du paysage. Le conseiller national soleurois Stefan Müller Andermatt a répliqué que des zones à bâtir trop grandes encouragent le mitage.

Le plateau suisse pourrait être entièrement recouvert de bâtiments en l'an 2300, a mis en garde le président de l'Union suisse des paysans Markus Ritter. En fin de débat, le ministre jurassien Charles Juillard a appelé en vain à la liberté de vote.

Darbellay «loyal envers lui-même»

En août dernier, la section du Valais romand avait menacé de quitter le PDC suisse si le parti soutenait la LAT. Elle y a finalement renoncé.

Lui aussi opposé à la LAT, le président du parti Christophe Darbellay a fait pencher la balance vendredi en faveur d'un «non» de la direction du parti. Malgré la décision des délégués, il fera campagne contre le texte en Valais. «Dans mon canton, j'ai le droit de parler», a-t-il déclaré à l'issue du vote.

«Je reste loyal envers moi-même», a insisté le conseiller national, contestant que sa démarche remette en cause sa loyauté présidentielle face au parti. «Avec Doris Leuthard, nous avons convenu que nous ne nous affronterions pas directement dans cette campagne.»

Fiscalité: PS critiqué

Dans son discours d'ouverture, le président du PDC a appelé les banquiers à prendre leurs responsabilités et à soutenir l'impôt libératoire sur l'argent placé par les clients étrangers. Cela permettrait de ramener le calme suite aux pressions internationales exercées sur le pays.

Il a aussi accusé le PS d'avoir encouragé le «non» déterminant des sociaux-démocrates allemands (SPD) à l'accord fiscal avec la Suisse. «Les socialistes suisses se sont mués en cavaliers auxiliaires», a-t-il ironisé, faisant allusion à la «cavalerie» évoquée en 2009 par l'ex-ministre allemand des finances Peer Steinbrück (SPD).

«Non» à Minder

L'assemblée du PDC s'est en outre prononcée sur les mots d'ordre des deux autres votations du 3 mars. Elle a balayé l'initiative sur les rémunérations abusives. Les délégués du parti ont dit «non» au texte du conseiller aux Etats schaffhousois Thomas Minder par 207 voix contre 30.

A une écrasante majorité de 243 voix contre une, les délégués ont aussi soutenu l'article constitutionnel sur la famille. Ils ont suivi les arguments de leur collègue bernois Norbert Hochreutener, père le l'initiative parlementaire à l'origine du projet. Le soutien à la création de places de crèches et à des structures de jour dans les écoles profitera à l'économie.

Les délégués ont par ailleurs élu par acclamation la conseillère nationale Elisabeth Schneider-Schneiter (BL) à la vice-présidence du parti. Elle remplace la Zurichoise Barbara Schmid-Federer.

(ats)

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