Espoirs de paix: Les deux Corées vont tenir un sommet à la frontière

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Espoirs de paixLes deux Corées vont tenir un sommet à la frontière

Amorce de détente, Kim Jong Un a accepté la tenue d'un sommet intercoréen avec les émissaires du sud. Il aura lieu en avril.

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Les Etats-Unis et la Corée du Sud vont reporter leurs manoeuvres aériennes conjointes pour favoriser le dialogue avec la Corée du Nord. (Dimanche 17 novembre 2019)

Les Etats-Unis et la Corée du Sud vont reporter leurs manoeuvres aériennes conjointes pour favoriser le dialogue avec la Corée du Nord. (Dimanche 17 novembre 2019)

Keystone
La Corée du Nord a testé mercredi un «nouveau type» de missile balistique, tiré à partir d'un sous-marin, au lendemain de l'annonce par Pyongyang de discussions de travail samedi sur le nucléaire avec Washington. (2 octobre 2019)

La Corée du Nord a testé mercredi un «nouveau type» de missile balistique, tiré à partir d'un sous-marin, au lendemain de l'annonce par Pyongyang de discussions de travail samedi sur le nucléaire avec Washington. (2 octobre 2019)

AFP
Washington s'est déclaré prêt à discuter avec Pyongyang. (Mercredi 21 août 2019)

Washington s'est déclaré prêt à discuter avec Pyongyang. (Mercredi 21 août 2019)

Keystone

Les deux Corées vont organiser fin avril à leur frontière leur premier sommet depuis 2007, a annoncé mardi à son retour de Pyongyang un émissaire sud-coréen. La Corée du Nord lui a affirmé qu'elle renoncerait à l'arme atomique le jour où la sécurité de son régime serait garantie.

Cet émissaire, Chung Eui-yong, conseiller pour la sécurité du président Moon Jae-in, et quatre autres responsables sud-coréens ont eu une longue rencontre lundi avec le dirigeant Kim Jong Un, qui les a «accueillis chaleureusement», selon l'agence nord-coréenne KCNA. Il s'agit des plus hauts responsables sud-coréens à se rendre au Nord depuis dix ans, dans la foulée du rapprochement entamé à l'occasion des jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang.

Au cours de ces entretiens, la Corée du Nord a exprimé «sa volonté de dénucléariser la péninsule coréenne, et a clairement dit qu'il n'existe aucune raison de posséder des armes nucléaires si les menaces militaires contre le Nord disparaissent et si la sécurité de son régime est garantie», a rapporté M. Chung à son retour à Séoul.

Depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, la Corée du Nord s'est toujours estimée menacée d'invasion militaire américaine, ce qui justifie à ses yeux l'existence de son programme nucléaire et balistique. Les Etats-Unis, de leur côté, posent le renoncement à l'arme nucléaire par Pyongyang comme préalable à toute négociation.

Sommet dans la Zone démilitarisée

Selon M. Chung, le sommet intercoréen aura lieu fin avril dans le village de Panmunjom, au milieu de la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare le Nord du Sud. Si cette annonce est confirmée par le Nord, il s'agira du troisième sommet entre les deux pays depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953). Les deux précédents avaient eu lieu en 2000 et 2007.

La rencontre sera précédée d'une conversation téléphonique entre Kim Jong Un et Moon Jae-in. Les deux dirigeants vont par ailleurs ouvrir une ligne de communication d'urgence «pour désamorcer les tensions militaires et se coordonner étroitement», a poursuivi l'émissaire. Selon M. Chung, la Corée du Nord a promis de suspendre ses essais nucléaires et de missiles pour la durée du dialogue.

Lundi, les discussions entre M. Kim et les émissaires sud-coréens ont duré plus de quatre heures, notamment lors d'un dîner autour d'une grande table ronde à nappe rose au siège du Parti des travailleurs à Pyongyang.

«Camarade Kim»

Le Rodong Sinmun, organe du Parti des travailleurs, consacrait mardi toute sa «une» à la visite, sous le titre: «Le Camarade Kim Jong Un reçoit les envoyés spéciaux du président du Sud». La photo principale montre le leader nord-coréen avec les cinq responsables sud-coréens de la délégation.

Le point d'orgue de l'offensive de charme nord-coréenne lors des JO avait été la venue au Sud de la soeur du leader nord-coréen, Kim Yo Jong, la première visite d'un membre de la dynastie régnante de Pyongyang depuis la fin de la guerre. M. Moon a cherché à se servir des JO pour ouvrir le dialogue entre le Nord et Washington dans l'espoir d'apaiser les tensions sur le nucléaire.

Lors de sa venue, Kim Yo Jong avait remis à M. Moon, de la part de son frère une invitation à un sommet à Pyongyang. Le président sud-coréen s'était cependant abstenu de répondre tout de suite. Signe du difficile équilibre à trouver, il a souligné mardi qu'il fallait discuter avec le Nord, mais aussi renforcer l'alliance avec Washington.

«La paix par nos propres efforts»

«Nous devons parler avec le Nord de la dénucléarisation de la péninsule coréenne», a-t-il dit. «Mais en même temps, nous devons mettre notre énergie dans le développement efficace de nos capacités pour contrer les menaces nucléaires et balistiques du Nord.» La mission diplomatique sud-coréenne au Nord prouve que l'on «peut obtenir la dénucléarisation et la paix par nos propres efforts», a-t-il poursuivi, tout en ajoutant qu'il fallait «consolider encore» le partenariat militaire avec Washington.

Les émissaires sud-coréens sont censés partir mercredi pour Washington afin de rendre compte de ce voyage. Les Etats-Unis viennent d'imposer de nouvelles sanctions unilatérales au Nord, les plus dures à ce jour d'après M. Trump.

Trump salue les signes d'ouverture de la Corée du Nord

Le président américain Donald Trump a salué mardi les signes d'ouverture de la Corée du Nord sur un éventuel dialogue avec les Etats-Unis tout en appelant à la prudence dans l'attente d'avancées concrètes.

«Ce serait bien pour le monde, bien pour la Corée du Nord, bien pour la péninsule, mais nous verrons ce qui va se passer», a-t-il ajouté, jugeant «sincère» l'offre de dialogue formulée par Pyongyang. A qui faut-il attribuer cette évolution? «Moi!», a-t-il répondu en conférence de presse dans un sourire.

(ats)

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