ProcèsLes deux frères tireurs de Lucens risquent gros
Impliqués dans une course-poursuite mouvementée, les prévenus ont fait appel. Un pari risqué vu que leur peine pourrait être aggravée. Rappel des faits.
- par
- Benjamin Pillard

Une fusillade avait éclaté devant la maison familiale.
«Quand le procureur a annoncé qu'il allait requérir 5 ans ferme contre moi, j'ai arrêté de rire.»
Même si Burim* est apparu moins désinvolte que lors du premier procès, le Kosovar de 30 ans a décidé de jouer le tout pour le tout. Condamné en février par le Tribunal de la Broye et du Nord vaudois à 3 ans de prison dont la moitié seulement en peine ferme, celui qui est devenu père au foyer a pris le risque hier devant la Cour d'appel vaudoise d'être condamné à une peine nettement plus sévère pour «crime manqué de meurtre», parmi de nombreux autres chefs d'accusation.L'homme nie pourtant avoir tiré le moindre coup de feu lors de la fusillade de Lucens (VD), une affaire qui remonte au 31 octobre 2011.
Une affaire de dette non honorée
Ce soir-là, Burim et son frère Fatmir* de six ans son aîné tabassent leur compatriote Astrit*, 28 ans, devant la gendarmerie de Moudon pour une dette non honorée de 900 fr. liée à l'achat de cannabis. S'en était suivie une expédition punitive: Astrit, flanqué de son oncle et d'un ami, ont débarqué au domicile des deux frères.
Fatmir, qui reconnaît avoir tiré au moyen d'un Beretta 9 mm sur la Mercedes du clan adverse, a grièvement blessé son conducteur au thorax, avant d'engager une course-poursuite à 160 km/h le long de la route de Berne sur près de 20 km, tout en continuant à faire feu.
Renoncement possible
Le tireur risque de voir sa peine passer de 8 à 9 ans de prison ferme. Les juges cantonaux ont pourtant donné le choix aux prévenus hier matin de renoncer à leur appel. Verdict en début de semaine.
* Prénoms d'emprunt.