footLes devoirs de vacances du foot anglais cet été (PAPIER D'ANGLE)
Par Colin DRONIOU Londres, 8 juin 2015 (AFP) - Après une saison marquée par la faillite de ses cadors en Ligue des champions, et par un champion domestique, Chelsea, bien triste, l'Angleterre fait face à de nombreux défis sportifs cet été, à l'orée d'une nouvelle année qui débouchera sur l'Euro-2016.
Aucun club de Premier League, pourtant parmi les plus riches de la planète football, n'a été au-delà des 8es de finale de la C1. Et les Blues de Chelsea, champions anglais, tout comme leur entraîneur Jose Mourinho, ont été très critiqués pour leur jeu minimaliste. Une opération séduction serait bienvenue. "Mou" va sans doute avancer une nouvelle fois en bloquant les pions adverses. A part Falcao, qui a lassé l'Angleterre mais pourrait remplacer Drogba, Chelsea se positionne donc sur toutes les cibles préférentielles de la concurrence. La saison sera longue, mais l'été s'annonce déjà à couteaux tirés entre les formations de l'élite, avant une reprise inhabituellement plus tôt que prévu avec le Community Shield le 2 août puis la Premier League une semaine plus tard. Ceci afin de finir plus tôt et favoriser la préparation de l'Angleterre pour l'Euro-2016. Une façon comme une autre pour la Premier League d'arrondir les angles avec la Fédération (FA), alors que le débat des quotas d'étrangers, qui freinent l'expression des jeunes anglais, fait actuellement rage dans le pays. Le mastodonte économique Premier League y est fermement opposé, mais l'affaissement des résultats de la sélection pourrait finir par peser. Business oblige, les formations anglaises vont également multiplier les préparations exotiques. La plupart ont même fini le championnat par des tournées post-saisons sans autre intérêt que les finances de clubs déjà favorisées par les retombées colossales qui proviennent de la vente des droits TV. "Une tournée de fin de saison, c'est un cauchemar, peste pourtant Arsène Wenger, l'entraîneur d'Arsenal. L'été, la pression commerciale reste forte, mais il faut trouver un compromis car c'est toujours difficile de bien se préparer. Je suis content que notre tournée soit courte". Celle-ci se limitera à un aller-retour express à Singapour, quand Chelsea et Manchester United prendront leurs quartiers d'été aux USA pendant trois bonnes semaines... Après sa 12e "Cup", le Français a appelé ses "Gunners" à faire preuve "d'intelligence" dans leur mercato mais les noms qui ressortent (Cabaye, Schneiderlin) ne marquent aucune idée de rupture alors que les Londoniens, intéressants troisièmes, perdent le titre année après année en raison de l'absence d'un milieu de terrain qui pèse physiquement sur l'adversaire. Peu de joueurs devraient partir, mais il faudrait au moins un buteur et un milieu imposant. Les effectifs de Manchester City, Manchester United et Liverpool devraient eux bouger singulièrement. Un club comme Tottenham, qui frappait à la porte du Big Four (les quatre premiers) il y a peu encore, a lui reculé au niveau de Southampton, voire Swansea. En fin de cycle, le dauphin City, asphyxié par le fair-play financier, doit pourtant reconstruire du sol au plafond, après s'être écroulé en seconde partie de saison. Le poumon Milner est déjà parti (Liverpool) et beaucoup, même Agüero ou Touré, sont susceptibles de l'imiter. Pour reprendre son élan, City a ciblé Pogba. Difficile pourtant d'être séduisant quand l'entraîneur, Manuel Pellegrini, reste par défaut. Au terme d'une saison catastrophique qui a gommé toute la dynamique de la précédente, Liverpool devrait conserver son coach, Brendan Rodgers. Mais sa marge de manoeuvre s'est réduite alors qu'il doit gérer le départ de Gerrard et surtout le cas Sterling, qui a entamé un bras de fer avec son club. MU, enfin, est également dans une situation compliquée après une saison étrange. D'un côté les Red Devils seront de retour en C1, au moins en barrage, mais de l'autre l'équipe de Louis van Gaal affiche un déséquilibre criant. Après avoir déjà donné près de 200 M EUR au manager néerlandais, le club n'a pas l'intention de s'arrêter, mais il doit d'abord gérer le cas De Gea, qu'il veut garder malgré l'intérêt du Real, avant de penser aux greffes qui n'ont pas prises (Di Maria, Falcao). Lui aussi aimerait faire un coup avec Bale, même si Depay vient d'arriver. Et si van Persie devait partir, MU voit en Kane son possible successeur. cd/pgr/tba