Eboulement aux GrisonsLes disparus du Val Bondasca ont bien été emportés
Après l'éboulement dramatique de mercredi, les recherches pour retrouver les huit personnes disparues ont été suspendues. Il n'y a aucun espoir de les retrouver, estime la police.
Il n'y a manifestement plus d'espoir de retrouver les huit personnes portées disparues depuis l'éboulement survenu mercredi à Bondo (GR). Les recherches ont été définitivement abandonnées, a fait savoir la police samedi après-midi.
«Nous ne pouvons retrouver plus personne», a affirmé Andrea Mittner, directeur des opérations de la police grisonne, devant les médias à Bondo. Tous les moyens à disposition - hélicoptères, appareils de recherche, chiens et équipes de secours - ont été mis en oeuvre, en vain.
Emportées par les masses rocheuses
Les huit personnes portées disparues dans la zone de l'éboulement de Bondo ont été emportées par les masses rocheuses dans la partie arrière du Val Bondasca, estime la police grisonne. Selon les experts, ces masses ont dévalé du Piz Cengalo à une vitesse de 250 km/h.
Les opérations de recherche et de déblaiement avaient été suspendues vendredi vers 16h30 suite à un nouveau torrent d'éboulis arrivé sur le village de Bondo, sans faire de blessés. Samedi matin, seules les opérations d'urgence avaient été entreprises dans la vallée.
Les disparus sont quatre randonneurs d'Allemagne, deux d'Autriche et deux du canton de Soleure. La maire de Bondo, Anna Giacometti, a fait part de sa sympathie aux proches samedi devant les médias. La police est en contact avec ceux-ci. On leur a proposé de venir sur les lieux afin de se rendre compte de la situation.
«C'est difficile de trouver les mots pour décrire la situation à Bondo», a dit pour sa part le conseiller d'Etat en charge de la sécurité, Christian Rathgeb, après avoir constaté l'étendue des dégâts. Selon lui, il est compréhensible que les actions de recherche soient abandonnées.
Peur d'autres éboulements
L'objectif principal des équipes d'intervention est désormais de sécuriser le village évacué. La zone concernée est toujours menacée par des éboulements et des coulées de boue supplémentaires; le risque que cela se produise est relativement élevé.
Selon plusieurs experts, un million de mètres cubes de roches encore attachés à la montagne bougent lentement. La situation fait l'objet d'une évaluation constante, a assuré la police.
Certains habitants évacués depuis deux jours qui avaient pu regagner leurs maisons ont à nouveau dû quitter les lieux après l'éboulement de vendredi. Ils sont en sécurité, selon une porte-parole de la police grisonne. La plupart sont hébergés chez des proches ou amis, d'autres auprès de la protection civile. Une partie «pourrait théoriquement retourner au village», mais ne veut pas par crainte de nouveaux éboulements.
Les éboulis du Piz Cengalo poussés jusqu'à Bondo représentent un danger pour le village, a averti Andreas Huwiler, géologue du département de la forêt et des dangers naturels des Grisons, samedi dans la Neue Zürcher Zeitung. Ils peuvent se déplacer à tout moment, selon lui.
La quantité de matériaux mouvants est actuellement «très, très élevée». Le plus grand danger apparaît lorsqu'il pleut plusieurs jours ou en cas d'orage, d'après l'expert.
Quatre millions de mètres cubes
Mercredi matin, un important éboulement s'est produit au Piz Cengalo, qui culmine à 3369 mètres à la frontière italienne. Quatre millions de mètres cubes de roche ont dévalé dans le Val Bondasca, latéral au Val Bregaglia.