Accident«Les enfants ont failli mourir»
Un Nyonnais a eu peur pour sa belle-fille et ses amies quand la roue de sa voiture, qu'elles avaient empruntée, s'est détachée sur l'autoroute. Son assureur lui conseille de porter plainte.
- par
- Sarah Zeines

Frédéric Branchereau aimerait savoir pourquoi les cinq boulons de sa roue avant ont sauté simultanément.
«Elles étaient à deux doigts d'y passer. Si elles ne sont pas mortes, c'est par miracle.» Frédéric, un habitant de Nyon, ne dort pas tranquille depuis que sa Mercedes a fait une embardée sur l'autoroute. La faute à cinq boulons qui ont sauté simultanément, faisant partir la roue avant gauche et condamnant la voiture à une angoissante succession de virages incontrôlés sur un bout de tronçon reliant Berne à Soleure. Si les faits remontent au 14 juillet et qu'une amie de sa belle-fille était au volant au moment de l'incident, la nature de l'accident se révèle être un véritable casse-tête pour le Nyonnais. Pourquoi? «Parce que je ne sais pas si je dois déposer une plainte pénale ou simplement le déclarer comme dégât classique, explique Frédéric. Mon assureur n'a jamais vu un cas pareil et pense qu'il peut s'agir d'un acte de vandalisme. Par chance, les filles n'ont pas été blessées, mais cela aurait pu très mal finir.» Pour une conductrice qui circulait entre Lausanne et Genève le 2 août, l'issue a été moins heureuse. Une roue qui s'est soudainement détachée d'une voiture de location sur la voie d'en face a atterri dans son pare-brise, lui causant un traumatisme facial important. «Le véhicule responsable de l'accident est actuellement sous séquestre pour une expertise technique», informe Arnold Poot, répondant presse de la police vaudoise.
Vandalisme ou accident?
Existe-t-il un lien entre ces deux affaires, qui se sont déroulées dans une zone géographique limitée, à deux semaines d'intervalle? Ou s'agit-il d'un malheureux concours de circonstances? Pour le Touring Club Suisse (TCS), les explications divergent. «La perte d'une roue est un événement très rare, analyse Francesco Greco, expert technique auprès du TCS. Il y a deux causes probables: la faute humaine, à savoir que les boulons de la roue n'ont pas été serrés correctement (trop ou trop peu). Sinon, il peut aussi s'agir d'un défaut mécanique mal contrôlé, par exemple le coussinet de roue qui aurait pris trop de jeu et qui se casserait avec l'usure. En règle générale, une perte de roue est donc à attribuer dans 99,99% des cas à une faute humaine… Soit par négligence, soit par mauvaise manipulation.»
Interrogé sur l'hypothèse qu'une cause criminelle serait à l'origine de l'accident, l'assureur de Frédéric argumente: «Zurich Suisse ne se substitue pas à la police, insiste David Schaffner, porte-parole. C'est du ressort de cette dernière de faire une enquête afin d'éclaircir les faits et d'identifier l'auteur. A cet égard, le dépôt d'une plainte pénale est le moyen le plus adéquat.» Frédéric, pour sa part, compte prendre les dispositions nécessaires pour faire toute la lumière sur cette affaire.