ÉmeutesLes étudiants suisses invités à quitter Hong Kong
Face à une situation de plus en plus tendue dans l'ancienne colonie britannique, les hautes écoles proposent à leurs élèves sur place de rentrer.
- par
- lematin.ch

Malgré les tensions croissantes à Hong Kong, une partie des étudiants d'écoles suisses qui sont sur place n'envisage pas de quitter le pays.
Ils sont 18 060 étudiants non locaux à suivre une partie de leur cursus à Hong Kong actuellement. Parmi eux, plusieurs dizaines provenant de hautes écoles suisses, profitant de programmes d'échanges et de semestres effectués à l'étranger. Cette région chinoise au bénéfice d'un régime administratif spécial est le théâtre depuis des semaines de manifestations réclamant davantage de démocratie, provoquant des émeutes ainsi que des violences dans les campus .
Face à cette situation, plusieurs pays ont demandé à leurs étudiants sur place de rentrer. Au premier rang d'entre eux, la Chine continentale, évidemment, qui a déjà commencé à organiser les opérations de rapatriement des siens, qui représentent les trois quarts des étudiants non locaux. Mais elle n'est pas la seule. Vendredi dernier, ce sont les Pays-Bas qui ont conseillé à leurs 300 étudiants de quitter rapidement le pays. En France, selon «Le Monde», Sciences-Po Lyon a transféré ses deux élèves de Honk Kong à Taïwan.
EPFL: «Assurer leur sécurité»
En Suisse, aucune consigne n'est donnée au niveau national. Chaque haute école agit à sa guise. L'EPFL a ainsi proposé à sa dizaine d'étudiants en programme d'échange de les aider à rentrer, afin «d'assurer leur sécurité». Des discussions sont en cours avec leurs universités sur place afin que ceux qui reviennent puissent tout de même passer ensuite leurs examens, mais à distance. Aucun d'entre eux ne se trouve sur le campus de PolyU, assiégé par les force de l'ordre. L'école polytechnique lausannoise ne connaît pas encore la décision de ses étudiants présents à Hong Kong mais, «comme il semble que les examens et cours sur place sont annulés et que certains programmes prévus au prochain semestre ne débuteront pas, les étudiants concernés n'ont pas vraiment de raison de rester», nous dit le service de presse.
Trois Genevois
L'Université de Genève a également proposé à ses trois étudiants sur place de rentrer en Suisse. Deux on accepté, le troisième n'a pas encore donné sa réponse définitive. Deux autres devaient partir pour Hong Kong au semestre de printemps. L'un a choisi une autre destination et l'autre, ayant de la famille dans l'ancienne colonie chinoise, maintient sa décision de s'y rendre. En revanche, l'Uni de Genève a décidé de ne pas ouvrir d'inscription pour Hong Kong pour l'année scolaire 2020-2021.
UNIL: «Évitez les rassemblements»
Dix étudiants de l'Université de Lausanne se trouvent actuellement sur place. En août dernier, tous ont été avertis, qu'ils soient déjà là-bas ou par encore partis, de la situation délicate que vivait Hong Kong. Dans son mail, le Service des affaires sociales et de la mobilité étudiante de l'UNIL leur recommandait «d'éviter les zones où ont lieu les rassemblements» et de s'enregistrer auprès du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Aujourd'hui, l'UNIL est en contact régulier avec ses 10 étudiants et leur a demandé s'ils comptaient rentrer, mais aucun ne l'a souhaité. L'Université nous précise qu'ils sont en sécurité et suivent les recommandations de leurs universités locales.
Fribourg: aide psychologique
L'Université de Fribourg a des étudiants dans deux universités différentes. «Nous leur avons demandé, pour leur sécurité et d'un commun accord avec nos universités partenaires sur place, de quitter Hong Kong, nous répond l'Uni. Une de nos étudiantes est rentrée en Suisse hier lundi et nous l'avons orientée vers le Conseil psychologique, juste au cas où. Les deux autres sont entrain de quitter Hong Kong et ont décidé de rester en Asie pour découvrir d'autres pays.» Des solutions sont cherchées pour permettre aux étudiants de soit continuer leurs cours à distance, soit d'effectuer des travaux écrits. Il s'agira d'évaluer les acquis académiques et «ainsi assurer que le semestre ne sera pas perdu». Les séjours prévus à Hong Kong pour le semestre de printemps ont été réorientés vers d'autres destinations.
Beaucoup de l'École hôtelière
Les étudiants de l'École hôtelière de Lausanne sont plus nombreux à Hong Kong. Près d'une soixantaine y suivent un stage professionnel d'un semestre. L'École leur a envoyé un message leur recommandant «fortement» de prendre les dispositions nécessaires afin de rentrer le plus vite possible. 60% y ont déjà répondu, la moitié par oui, l'autre par non. Quelle que soit leur décision, leur stage devrait être validé, terminé ou non. L'école ne veut en effet pas que certains restent uniquement par crainte pour leur cursus.
De son côté, sur sa page de conseil aux voyageurs, le DFAE fait remarquer que «Le risque d'être soudainement exposé à de violents affrontements ne peut pas être totalement exclu.» Il suggère donc, avant et pendant le voyage, de «s'informer dans les médias et auprès de vos partenaires commerciaux ou connaissances sur place sur la situation actuelle.»