Colombie: Les Farc se dispersent, les politiques discutent

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ColombieLes Farc se dispersent, les politiques discutent

La conférence de la guérilla a pris fin jeudi. Gouvernement et opposition ont repris les discussions pour la paix.

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Les autorités colombiennes ont annoncé dimanche avoir déjoué un attentat contre le leader de l'ex-guérilla des FARC, Rodrigo Londoño. (Lundi 13 janvier 2020)

Les autorités colombiennes ont annoncé dimanche avoir déjoué un attentat contre le leader de l'ex-guérilla des FARC, Rodrigo Londoño. (Lundi 13 janvier 2020)

Keystone
La Colombie a connu dimanche les plus pacifiques de ces dernières années. Une femme devrait devenir maire de Bogota. (27 octobre 2019)

La Colombie a connu dimanche les plus pacifiques de ces dernières années. Une femme devrait devenir maire de Bogota. (27 octobre 2019)

AFP
La dissidence des Farc, a annoncé, dans une vidéo diffusée mercredi, la création d'un mouvement politique clandestin, suite à son soulèvement armé la semaine dernière. (4 septembre 2019)

La dissidence des Farc, a annoncé, dans une vidéo diffusée mercredi, la création d'un mouvement politique clandestin, suite à son soulèvement armé la semaine dernière. (4 septembre 2019)

AFP

Les membres des Farc, rassemblés pour la conférence de la guérilla dans le sud de la Colombie avant le référendum sur l'accord de paix rejeté dimanche, ont regagné jeudi leurs bases, a-t-on appris auprès du CICR qui a facilité leur transfert.

Les guérilleros sont repartis «tout au long de la journée de jeudi» vers leurs positions dans divers points du pays, quittant El Diamante, lieu-dit des Llanos del Yari, où le 23 septembre s'était achevée la Xe Conférence des Farc, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Cette conférence avait avalisé l'accord de paix signé avec le gouvernement pour mettre fin à 52 ans de guerre.

Tous les guérilleros «sont partis sans armes et en civil», a indiqué cette source sans préciser leur nombre, ni dans quels types de véhicules les rebelles avaient quitté cette zone isolée, à plus de cinq heures de piste de San Vicente del Caguan, bastion historique des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes).

Gagner des «sites sûrs»

Ce repli des guérilleros sur leurs positions suit le rejet par la majorité des électeurs colombiens de l'accord signé le 26 septembre par le président Juan Manuel Santos et le chef des Farc, Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre Timoleon Jiménez ou Timochenko, à l'issue de près de quatre années de pourparlers de paix délocalisés à Cuba.

Avant le référendum, les Farc avaient commencé à regrouper leurs troupes pour gagner les zones de concentration, où les rebelles devaient déposer leurs armes et entamer leur démobilisation, selon un processus prévu sur six mois sous supervision de l'ONU.

Selon l'accord, les 5765 combattants de la principale guérilla de Colombie devaient se rassembler dans 27 zones réparties à travers le pays. Mais après le rejet du texte, la direction des Farc leur a ordonné de gagner des «sites sûrs pour éviter des provocations de ceux qui s'opposent à l'accord de paix».

Ces déplacements de guérilleros se font sous couvert du cessez-le-feu bilatéral décrété le 25 août, au lendemain de la conclusion de l'accord, pour entrer en vigueur le 29 et qui reste maintenu.

Juan Manuel Santos l'a limité au 31 octobre, mais a ensuite précisé qu'«il peut être renouvelé et étendu pour garantir et préserver la principale avancée de la négociation: la fin de la violence et la tranquillité des Colombiens».

Les discussions débutent entre gouvernement et opposition

De leur côté, les représentants du gouvernement et de l'opposition en Colombie ont entamé jeudi les discussions pour parvenir à un accord de paix avec les Farc.

«Du côté du gouvernement, nous sommes satisfaits de cette réunion. L'ambiance fut cordiale, la parole pleine de respect et la nécessité de trouver une issue à la paix, un objectif commun», a déclaré à la presse le ministre de la Défense Luis Carlos Villegas, envoyé par le président Juan Manuel Santos pour négocier avec l'opposition.

Luis Carlos Villegas et sa collègue des Affaires étrangères Maria Angela Holguin, entre autres représentants du gouvernement, ont rencontré des membres du parti de droite Centre démocratique. Une formation dirigée par le sénateur et ancien président Alvaro Uribe, le plus farouche des opposants à l'accord conclu à Cuba avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui prévoyait son désarmement et sa reconversion en mouvement politique légal.

Nouvelle réunion lundi

«Les représentants du 'Non', dans leurs diverses composantes, ont présenté (...) les documents qu'ils veulent voir ajustés et révisés», a déclaré M. Villegas.

Les deux parties ont fixé une nouvelle réunion lundi, pour laisser au gouvernement le temps de prendre connaissance des documents dans lesquels les opposants détaillent leurs désaccords.

En une semaine, le gouvernement apportera ses réponses aux interrogations, avant de transmettre les sujets posant encore problème à La Havane, a précisé Luis Carlos Villegas, qui a souligné «l'urgence» de parvenir à un accord et la «nécessité de renforcer encore plus» le cessez-le-feu bilatéral en vigueur depuis le 29 août.

Mercredi, Juan Manuel Santos avait reçu Alvaro Uribe au palais présidentiel Casa de Nariño à Bogota. Les deux hommes ne s'étaient pas vus depuis cinq ans.

(AFP)

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