Précarité: Les femmes de ménage, ces oubliées de la crise

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PrécaritéLes femmes de ménage, ces oubliées de la crise

Travaillant pour des sociétés, des plateformes ou au noir, le personnel de maison a été durement touché par la crise du coronavirus. Mais les personnes salariées ont eu droit au chômage partiel.

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Beaucoup de personnes âgées ont dû renoncer à l'aide d'une femme de ménage depuis le mois de mars. Cependant, l'activité du personnel de maison n'a pas fait l'objet dune interdiction.

Beaucoup de personnes âgées ont dû renoncer à l'aide d'une femme de ménage depuis le mois de mars. Cependant, l'activité du personnel de maison n'a pas fait l'objet dune interdiction.

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«On parle des chauffeurs de taxi, des artistes ou des prostituées, mais on parle peu du personnel de maison dans cette crise. Pourtant cela représente des dizaines de milliers de personnes». Antoine Domahidy dirige la société Ouidoo à Rolle (VD), spécialisée dans le personnel de maison pour le ménage, le nettoyage ou le jardinage. Depuis le début de la crise, il a dû mettre ses employé(e)s au chômage partiel: «Deux tiers de nos clients ont suspendu nos services», explique-t-il.

Pas d'interdiction

Le travail du personnel de maison n'a pas fait l'objet d'une interdiction par le Conseil fédéral, mais beaucoup de personnes y ont renoncé, en particulier les catégories de personnes à risque. Le sort des femmes de ménage a tout de même attiré l'attention des syndicats, qui ont stipulé que les employeurs devaient payer le salaire des femmes de ménage, même si elle ne pouvaient pas exécuter leur tâche. «Mais en cas de non respect de cette injonction, remarque Antoine Domahidy, la plupart d'entre elles ne vont cependant pas oser réclamer. Quant à celles qui sont au noir, elles n'ont droit à rien.»

Pour une meilleure protection dans la branche

La situation a donc précarisé une branche qui l'est déjà en temps normal. Dans l'économie domestique, Antoin Domahidy distingue trois formes d'emploi: des femmes de ménage payées au noir, des pseudo indépendantes travaillant pour des plateformes et des employées dans des sociétés de nettoyage: «J'espère que cette crise va mettre en évidence les différents niveaux de protection du personnel. Les entreprises comme la nôtre, qui salarient leurs employés, leur permettent dans une situation inédite comme celle-ci de bénéficier de prestations de l'assurance chômage, que l'on connaît maintenant tous.»

Alors que la situation se détend, la société Ouidoo a averti ses clients que ses services vont reprendre pleinement le 4 mai.

E.F.

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