Suisse: Les haut placés du CCIS risquent jusqu'à 5 ans de prison

Actualisé

SuisseLes haut placés du CCIS risquent jusqu'à 5 ans de prison

Trois membres du Conseil central islamique suisse comparaissent à la mi-mai devant le Tribunal pénal fédéral. Des détails de l'acte d'accusation ont d'ores et déjà été rendus publics.

ofu
par
ofu
Deux des accusés: Nicolas Blancho et Naim Cherni (à droite).

Deux des accusés: Nicolas Blancho et Naim Cherni (à droite).

Keystone

Nicolas Blancho, Abdel Azziz Qaasim et Naim Cherni devront se présenter le 16 mai prochain devant les juges du Tribunal pénal fédéral. Le Ministère public de la Confédération (MPC) reproche aux trois membres du Conseil central islamique suisse (CCIS) de la propagande en faveur de groupes terroristes, notamment Al-Qaïda. Les trois accusés occupent des rangs élevés au sein du CCIS puisqu'ils sont respectivement le président, le porte-parole et le directeur du département de production culturelle.

Un mois avant le début du procès, «20 Minuten» a pu se procurer l'acte d'accusation. On apprend ainsi que c'est Naim Cherni qui se trouve au centre de la procédure. Il s'est rendu en automne 2015 en Syrie, où il a produit deux vidéos. Le jeune homme de 26 ans y a notamment inverviewé Abdallah al-Muhaysini.

«Glorifier la destruction du christianisme»

Selon le Ministère public, il s'agit d'un représentant haut placé d'al-Qaïda en Syrie et de l'organisation faîtière djihadiste Jaysh al-Fath. Dans l'enregistrement, que le CCIS a publié sur Youtube, al-Muhaysini appelle «les jeunes musulmans de l'Occident à un djihad violent». Le MPC reproche aussi à Abdallah al-Muhaysini d'avoir sympathisé avec le groupe Etat islamique (EI) et exprimé son désir de vouloir coopérer avec l'EI dans la lutte contre Assad. La deuxième vidéo produite par Naim Cherni porte sur son voyage en lui-même, ainsi que sur le conflit syrien. Diverses scènes du film ont été accompagnées de musique. Selon le Ministère public, le choix musical s'est porté sur diverses «chansons de combat qui glorifient le djihad violent et la destruction du christianisme».

Le MPC reproche finalement à Naim Cherni de ne pas avoir observé de distance critique vis-à-vis de son interlocuteur. Il l'aurait même appelé par des titres honorifiques et aurait offert du chocolat suisse à la fin de l'interview. Nicolas Blancho et Abdel Azziz Qaasim Illi se retrouvent sur le banc des accusés puisqu'ils ont activement fait la promotion des clips.

Accusations réfutées

De son côté, le CCIS défend ses membres du comité directeur et réfute les accusations. Dans un communiqué, il dénonce un procés motivé politiquement. «Le CCIS ne va pas se faire interdire d'exercer ses droits fondamentaux par le Ministère public de la Confédération. Cherni, Illi et Blancho réfutent catégoriquement toutes les accusations. Les films ne sont pas de la propagande et al-Muhaysini est ni membre d'al-Qaïda ni d'une autre organisation interdite.»

On ignore encore quelle peine le MPC demandera à l'encontre des trois prévenus. La loi prévoit jusqu'à 5 ans de prison pour propagande terroriste.

Ton opinion