IVGLes hôpitaux misent de plus en plus sur la pilule abortive au lieu de la chirurgie
La pilule abortive est souvent prescrite jusqu’à la neuvième semaine de grossesse, au lieu de la septième comme autorisé. Une avancée pour les femmes qui a reçu l’aval de la Société suisse de gynécologie et d’obstétrique.
- par
- ewe

L’IVG est autorisée en Suisse jusqu’à la 12è semaine de grossesse.
L’avortement médicamenteux avec la pilule Myfégyne jusqu’à la neuvième semaine de grossesse est toujours plus répandu en Suisse, bien qu’il ne soit autorisé que jusqu’à la septième semaine. C’est ce qu’ont confirmé plusieurs hôpitaux universitaires du pays à la «NZZ am Sonntag».
Mais cette pratique a aussi un statut semi-officiel: la Société suisse de gynécologie et d’obstétrique (SSGO) a déclaré dans une nouvelle lettre dite «d’experts» que l’accès à l’avortement médicamenteux peut également être proposé après la septième semaine. Une prescription médicalement justifiable «afin de garantir à toutes les femmes en âge de procréer un accès large et médicalement raisonnable à l’avortement médicamenteux».
Pour rappel en Suisse, une femme enceinte peut avoir recours à une intervention volontaire de grossesse jusqu’à la douzième semaine de grossesse
Un document important donc, sachant que les recommandations des sociétés professionnelles constituent un soutien juridique pour les médecins. Il avait été adopté juste au début du premier confinement, au printemps 2020. Une coïncidence, selon Saira-Christine Renteria du SSGO. Toutefois, constate l’ancien médecin adjoint du CHUV, la recommandation est arrivée au bon moment, lorsque les hôpitaux visaient à réduire au maximum le trafic public et donc les opérations non indispensables sans toutefois interdire les IVG chirurgicales. Néanmoins, un certain nombre de femmes y ont renoncé, craignant justement de se rendre dans les hôpitaux.
Alternative à la chirurgie
«La lettre d’expert a permis aux hôpitaux d’utiliser la solution médicamenteuse de manière un peu plus audacieuse et cohérente», explique la gynécologue. En règle générale, cependant, la plupart des avortements médicamenteux ont lieu à la cinquième ou sixième semaine de gestation. Après la septième, les saignements sont souvent plus abondants et l’embryon plus gros.
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) par voie médicale est une alternative à la voie chirurgicale, qui constitue une charge supplémentaire pour les femmes concernées. Et qui peut avoir des conséquences à long terme, telles de fausses couches lors des grossesses suivantes, comme le souligne aussi dans la «NZZ am Sonntag» Barbara Meier Käppeli, experte en soins infirmiers en charge à l’Hôpital universitaire de Zurich.