DéfilésLes jupes pour hommes arrivent
Pour la collection automne-hiver 2015-2016 de Givenchy, l'homme porte la jupe, de préférence boutonnée devant.
La maison Givenchy a présenté, vendredi 23 janvier, une collection automne-hiver 2015-2016 où l'homme porte la jupe et à la bouche «cousue», le tout dans un univers surprenant, mi-gothique mi-punk. De retour à Paris pour Maison Margiela, John Galliano est lui resté invisible.
Le directeur artistique de Givenchy, Riccardo Tisci, a conservé l'élégance aristocratique et les lignes architecturales de la maison mais il y a ajouté ses propres influences. Il trace un vestiaire épuré, structuré et graphique.
Les hommes gominés ou avec des nattes portent le costume cintré. Tisci joue sur les superpositions en ajoutant quasi systématiquement une jupe boutonnée sur le devant. Le noir et les fines rayures cohabitent avec les motifs ethniques aux accents amérindiens.
Silhouette gothico-punk
Les épingles à nourrice, tatouages, crucifix et autres queues de raton laveur complètent cette silhouette gothico-punk. Des traits de maquillage sur les lèvres dessinent une bouche cousue.
Insolite, la présence de mannequins femmes parmi les hommes sur le podium qui serpente au milieu des invités du pavillon des Invalides, plongé dans l'obscurité.
Elles portent des robes du soir tout en transparence dont la sensualité contraste avec des projections sur leur visage qui évoquent de la boue.
John Galliano joue à cache cache
Maison Margiela a présenté pour sa part une collection hommes aux tonalités seventies, mais son nouveau directeur artistique, l'exubérant John Galliano, ne s'est pas montré.
Pour son premier défilé hommes de l'ère Galliano, Maison Margiela n'a pas dérogé à sa ligne de conduite qui veut que l'on mette en avant le travail d'équipe, qu'aucune tête ne dépasse.
Signe de cette collégialité revendiquée, les blouses blanches que porte le personnel de la maison, sorte d'uniformes emblématiques.
Concernant le rôle joué dans la collection par le couturier britannique, nommé à la direction artistique de la marque il y a quatre mois seulement, Maison Margiela indique simplement qu'il s'agit «d'une œuvre collective, supervisée par John Galliano».
Retour 4 ans après le scandale
Très attendu à Paris, près de quatre ans après avoir été licencié par Dior pour des propos antisémites tenus dans un bar de la capitale, le créateur ne s'est pas montré à la fin du défilé, contrairement à ce qu'il avait fait à Londres 12 janvier. Il était alors apparu furtivement sur le podium, à l'issue de la présentation de sa collection haute couture pour Margiela.
Dans le show présenté sous les lustres de la salle Wagram, ancienne grande salle de bal parisienne, le noir et le gris prédominent pour des pantalons qui se portent le plus souvent longs et larges.
Les vêtements aux lignes épurées, au style quasi expérimental, répondent aux codes de la griffe. Les manteaux, eux aussi, affichent la longueur. Le jaune moutarde et le patchwork font une incursion et il arrive que les manches soient absentes et les cols en mouton retourné.
Portés sur des costumes croisés ou des pull-overs, leur coupe renvoie aux années 70. Certains débardeurs osent la transparence sous un perfecto chocolat. A noter, quelques blousons et gilets à paillettes qui sortent du lot.