ArrestationsLes Kosovars déconseillés de traverser la Serbie
Le Kosovo a déconseillé lundi à ses ressortissants de traverser la Serbie, après l'arrestation d'un Kosovar pour crimes de guerre.

Les autorités serbes ont déjà arrêté fin septembre le commandant de police kosovare à Mitrovica, dans le nord du Kosovo. Vendredi dernier, un Kosovoar de 36 ans qui traversait en voiture la Serbie a aussi été arrêté.
Les autorités serbes ont arrêté vendredi un Kosovar, a indiqué le ministère kosovar des Affaires étrangères. Agé de 36 ans, Hilmi Kelmendi traversait en voiture la Serbie sur son itinéraire entre l'Allemagne et le Kosovo. Il est soupçonné par la justice serbe d'avoir commis des crimes de guerre pendant le conflit entre les indépendantistes kosovars et les forces de Belgrade (1998-99).
«Cette arrestation est inacceptable et met en péril beaucoup de succès réalisés dans le dialogue de normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie» qui se déroule depuis 2011 sous la houlettes de l'Union européenne, a regretté Pristina.
Signé en décembre 2011, un accord de libre circulation fut un des premiers résultats de ce dialogue. Il permet l'entrée en territoire serbe de Kosovars munis de documents émis par le Kosovo.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères kosovar a appelé «tous les citoyens du Kosovo qui, pour une quelconque raison, choisissent de transiter au cours des prochains mois par la Serbie, de l'éviter au maximum».
Soupçon de terrorisme
Les autorités serbes ont déjà arrêté fin septembre le commandant de police kosovare à Mitrovica, dans le nord du Kosovo, Nehat Thaqi. Il a été arrêté à un poste-frontière entre le Kosovo et la Serbie, sur la base d'un mandat d'arrêt émis en 2009 par le tribunal serbe de Nis (sud).
Il est soupçonné de «terrorisme», selon la justice serbe qui n'a pas dévoilé de détails sur ce qui lui est officiellement reproché. Un tribunal de Belgrade a prolongé vendredi sa détention provisoire de trente jours.
Le Kosovo a unilatéralement proclamé en 2008 son indépendance. Celle-ci est reconnue à ce jour par une centaine d'Etats, dont les Etats-Unis et la plupart des membres de l'UE. La Serbie et son allié russe ne reconnaissent en revanche pas cette indépendance.