SuisseLes «Loups Gris » turcs sont attendus à Bâle
Les forces de l'ordre seront sur le qui-vive ce samedi. Des centaines de «Loups Gris», un mouvement nationaliste radical, doivent se réunir à Reinach.
- par
- Pascal Schmuck
- Zurich

Le «salut du loup» est le signal de reconnaissance des «Loups Gris» turcs, dont la vitrine politique n'est autre que le groupe d'extrême-droite turc Milliyetçi Hareket Partisi (MHP)
Près de 500 «loups Gris» vont entrer samedi à Reinach (BL). Une manifestation nationaliste y sera organisée par la fédération turco-suisse, qui a annoncé sur son compte facebook la venue de deux hôtes d'honneur. Il s'agit de Cemal Cetin, président de la branche européenne des Loups Gris, et d'Orhan Ilhan, président de la branche en France.
Les «Loups Gris »ne sont pas des inconnus en Suisse. Ce groupe ultra-nationaliste s'est déjà fait connaître pour son soutien inconditionnel au gouvernement turc. Les organisateurs démentent tout lien avec la votation de la mi-avril prévue en Turquie.
«La fête est prévue depuis sept mois et n'aura aucun caractère politique», a expliqué à l'Aargauer Zeitung Sebahattin Yilmaz, qui a réservé le local dans la zone industrielle de Reinach.
Des autorités communales impuissantes
Mais l'hôte d'honneur Cemal Cetin ne cache pas tout le bien qu'il pense de la réforme voulue par et pour Recep Tayyip Erdogan en faveur d'en régime présidentiel. Il semble actuellement en tournée de propagande pour le groupe d'extrême-droite turc Milliyetçi Hareket Partisi (MHP), la vitrine politique des «Loups Gris».
Les autorités communales ont été prises par surprise en apprenant que près de 500 ultra-nationalistes turcs pourraient déferler sur Reinach. Le président Urs Hintermann n'a réalisé la teneur de la manifestation qu'après les questions des journalistes. Mais il rappelle que sa marge de manœuvre est limitée puisqu'il s'agit d'un évènement privé.
Des Loups à ne pas sous-estimer
Quant à la police cantonale, elle se contente de déclarer qu'elle a pris connaissance de la manifestation et qu'elle ne prévoit pas de l'interdire, a ajouté son porte-parole Adrian Gaugler. «Si une intervention devait s'avérer nécessaire, nous prendrons des mesures appropriées.»
Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) suit également la situation de près mais il ne veut pas s'exprimer à ce sujet, a indiqué sa porte-parole Isabelle Graber. Les «Loups Gris »ne figurent en outre pas sur l'agenda du SRC, comme il en ressortait du rapport 2016 sur la sécurité en Suisse qui n'évoquait pas le groupe.
Des experts rappellent toutefois qu'il ne faut pas les sous-estimer. En 2015, des échauffourées à Berne entre des «Loups Gris» et des Kurdes avait causé 22 blessés en marge d'une manifestation.