Elections mi-mandatLes médias américains évoquent un «massacre»
Au lendemain des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les médias américains soulignent tous la large victoire des républicains.
Le nouveau sénateur républicain de l'Arkansas Tom Cotton. Il s'est imposé dans un fief démocrate, celui de Bill Clinton.
Le sénateur républicain Mitch McConnell, du Kentucky, est devenu l'homme fort du Sénat.
Les sympathisants du Mitch McConell chantent l'hymne national.
«Vague républicaine», «vague de mécontentement», «victoire majeure», «domination totale» sont les titres ou expressions qui reviennent le plus souvent dans la presse américaine mercredi 05 novembre.
Mais la palme du titre résumant le mieux la journée électorale de mardi revient au «Huffington Post» qui écrit en gros et en gras «Ouch». Le média numérique utilise cette interjection populaire exprimant tout à la fois la douleur, la déception et la surprise, non sans colorer le «o» avec le célèbre logo de campagne de Barack Obama. «Les démocrates se font piétiner» par les républicains, note le média.
L'agence de presse américaine AP rappelle que le Parti républicain n'avait jamais eu autant de sièges dans la Chambre des représentants depuis plus de 60 ans. Un «massacre», pour le magazine online de gauche «Slate».
«Pénible référendum» pour Obama
A l'instar des quotidiens Washington Post et New York Times, l'hebdomadaire «The Atlantic» parle plutôt de vague républicaine qui a balayé ces élections «midterms».
Le magazine y voit l'expression d'une grande frustration des électeurs à l'égard de la politique du 44e président des Etats-Unis. «Slate» encourage Barack Obama a comprendre le pourquoi de sa défaite et le Parti républicain à bien définir ce que représente une si large victoire.
La plupart des médias reviennent sur une campagne électorale ciblée sur le vote référendaire «sanction» contre le président démocrate. «Un difficile et pénible référendum» pour M. Obama, écrit dans ce sens le Wall Street Journal. Pour le National Journal, les républicains ont réussi à casser «le mur bleu (...) pour l'instant du moins».
L'un des quotidiens à la plus large diffusion aux Etats-Unis, le USA Today, se pose cette question: les électeurs ont voté pour secouer la situation (politique)... mais ne l'ont-ils pas rendue encore pire?», allusion à la complexe cohabitation qui agitera Washington DC pour les deux ans restants de la présidence Obama.
Rejet du libéralisme
Le magazine conservateur «The Weekly Standard» estime pour sa part qu'il s'agit d'un clair rejet de la gouvernance libérale du président démocrate.
Très à droite, la «National Review» n'est pas étonnée par ce «tsunami» rouge: les démocrates ont fait une mauvaise lecture des préoccupations des gens dans le pays, écrit en substance le journal. «Les Républicains ont une chance de nettoyer le gâchis» démocrate, ajoute-t-il.
Après cette défaite démocrate au Sénat, «The New Republic» donne un conseil au président Obama: «Il est temps de mener une vraie bataille» politique. Ce magazine libéral suggère ainsi à la Maison Blanche et aux démocrates, désormais minoritaires au Congrès, de se montrer plus combatifs sur les priorités de leur agenda.
Le Los Angeles Times tempère un peu la grande victoire du Grand Old Party (GOP) au vu des défis réels qui attendent désormais le parti d'opposition. Et pas le droit à l'erreur avec la perspective de la course à la Maison Blanche de 2016, note le grand quotidien de la côte Ouest.