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UkraineLes miliciens pro-russes s'emparent d'Horlivka

Le gouvernement pro-occidental de Kiev semble peu à peu perdre le contrôle de l'est industriel de l'Ukraine, voisin de la Russie.

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Après avoir annoncé un cessez-le-feu «sous peu», Petro Porochenko a également promis mercredi l'amnistie «à ceux qui déposeront les armes et à ceux qui n'auront pas commis de crimes graves». (18 juin 2014)

Après avoir annoncé un cessez-le-feu «sous peu», Petro Porochenko a également promis mercredi l'amnistie «à ceux qui déposeront les armes et à ceux qui n'auront pas commis de crimes graves». (18 juin 2014)

AFP
Didier Burkhalter: «Nous avons besoin d'un cessez-le-feu pour les élections», a déclaré le président de l'OSCE à l'aéroport de Vienne, où se tenait une conférence des ministres des affaires étrangères du Conseil de l'Europe. (6 mai 2014)

Didier Burkhalter: «Nous avons besoin d'un cessez-le-feu pour les élections», a déclaré le président de l'OSCE à l'aéroport de Vienne, où se tenait une conférence des ministres des affaires étrangères du Conseil de l'Europe. (6 mai 2014)

Keystone
A la tête de l'OSCE, Didier Burkhalter va rencontrer Vladimir Poutine mercredi à Morscou par parler de la crise ukrainienne. (6 mai 2014)

A la tête de l'OSCE, Didier Burkhalter va rencontrer Vladimir Poutine mercredi à Morscou par parler de la crise ukrainienne. (6 mai 2014)

Keystone

Des hommes en treillis et masqués se sont emparés mercredi de bâtiments publics dans une autre ville de cette région.

Les assaillants sont arrivés à l'aube à Horlivka, une ville de près de 300'000 habitants près de Donetsk. Ils se sont emparés du siège de l'administration et de la police, sans rencontrer de résistance, ont fait savoir les autorités.

Les miliciens s'étaient déjà emparés en avril du siège de la police régionale. Ils ont refusé d'être photographiés, indique un journaliste de Reuters.

Ces hommes, lourdement armés, portaient les mêmes uniformes militaires sans insignes que les autres «hommes en vert» non identifiés qui ont rejoint les manifestants pro-russes avec des matraques et des chaînes lors de la prise de contrôle de plusieurs villes du Donbass ukrainien.

Les tentatives du gouvernement central de Kiev de contenir l'insurrection se sont révélées vaines, les forces de sécurité étant régulièrement dépassées par les séparatistes.

Les Etats-Unis, les pays européens et le gouvernement ukrainien formé après la destitution en février du président pro-russe Viktor Ianoukovitch soupçonnent Moscou de vouloir reproduire dans l'est de l'Ukraine le scénario qui a abouti en mars à l'annexion de la Crimée. La Russie dément être derrière ce qui se passe dans l'Est ukrainien.

«Il est très clair que ce qui est en train de se produire n'arriverait pas sans une implication russe», a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis à l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui s'adressait à la presse à Vienne.

Pas de grand mouvement séparatiste

L'émissaire de l'OSCE pour l'Ukraine, le Suisse Tim Guldimann, a tempéré les craintes de voir d'autres régions de l'Ukraine séparées du reste du pays, à l'instar de la Crimée. «Il n'existe pas de grand mouvement séparatiste populaire à l'est ou au sud de l'Ukraine», selon lui.

Mais de nombreuses personnes se trouvent dans une situation économique, sociale et politique précaire. «Beaucoup pensent que Kiev ne saura pas répondre à leurs problèmes», souligne celui qui est également ambassadeur de Suisse à Berlin.

La plupart des habitants de la région réclament avant tout un retour au calme, selon les observateurs déployés par l'OSCE, dont la Suisse assume la présidence annuelle.

Horlivka se trouve au nord de Donetsk, où d'autres séparatistes russophones ont proclamé l'instauration d'une «république populaire» et veulent organiser un référendum d'autodétermination le 11 mai.

Les villes du Donbass, le bassin houiller de l'Est ukrainien d'où provient un tiers de la production industrielle nationale, tombent les unes après les autres aux mains des séparatistes depuis le 6 avril. La veille, ils s'étaient emparés de Lougansk, chef-lieu de la province du même nom.

Empêcher la menace terroriste

Oleksander Tourtchinov, qui a assure l'intérim de la présidence ukrainienne avant l'élection prévue le 25 mai, a ordonné mardi la mise à pied des chefs de la police de Donetsk et de Lougansk, incapables selon lui de remplir leur mission.

Il a à nouveau déploré leur incapacité mercredi. «Notre tâche principale est d'empêcher la menace terroriste de se propager à d'autres régions de l'Ukraine», a déclaré le président par intérim lors d'une réunion de gouverneurs régionaux à Kiev.

Alerte maximum

Oleksander Tourtchinov a réitéré la menace d'une guerre entre la Russie et l'Ukraine et a indiqué que l'armée était placée en état d'alerte maximum. «La direction russe fait tout pour empêcher l'élection. Mais l'élection aura lieu le 25 mai», a-t-il déclaré.

Le Donbass se trouve au coeur de ce que le président russe Vladimir Poutine a récemment désigné comme la «nouvelle Russie» («Novorossiya»), reprenant un terme datant de l'époque de l'expansion tsariste aux XVIIIe et XIXe siècles.

(ats/afp)

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