GenèveLes munitions dans le Léman seront analysées
Les autorités vont effectuer des analyses plus approfondies des munitions immergées dans les eaux genevoises.

Des centaines de tonnes de munitions non utilisées reposent au fond du Léman, au large de Genève.
Genève va lancer une étude sur les munitions immergées au fond du lac Léman depuis les années 1950-1960. Les autorités cantonales suivent ainsi les recommandations du Conseil fédéral qui dans une réponse à une interpellation souhaite des analyses plus approfondies.
Le canton est en contact avec le Département de la défense et de la protection de la population (DDPS), indique vendredi le Département du territoire, confirmant une information de la Tribune de Genève. Le Conseil fédéral avait d'ailleurs précisé que des spécialistes du DDPS pouvaient assister les analyses effectuées par les cantons.
Des centaines de tonnes de munitions non utilisées reposent au fond du Léman, au large de Genève. Ce matériel de guerre avait été immergé par l'entreprise Hispano-Suiza. L'organisation environnementale Odysseus 3.1 a récemment découvert plusieurs caisses éventrées entre 45 et 55 mètres de fond. Odysseus 3.1 craint des dégâts environnementaux considérables.
Le conseiller aux Etats indépendants schaffhousois Thomas Minder avait relayé ces inquiétudes à Berne en décembre dernier via une interpellation. Dans sa réponse du 12 février, le Conseil fédéral précise que des analyses réalisées entre 2002 et 2004 n'avaient pas permis de savoir avec certitude l'endroit où ces munitions avaient été immergées et les quantités contenues.
Plusieurs tentatives
«Afin d'obtenir une appréciation globale de la situation, il serait nécessaire de mener des analyses plus approfondies», précise le Conseil fédéral. Selon le gouvernement, le fait que des caisses en partie éventrées gisent au fond du lac et que leur contenu est exposé est nouveau. Le canton a donc suivi les recommandations du Conseil fédéral.
Les modalités et les échéances liées à ces analyses ne sont pas encore connues. A noter qu'à Genève, la députée socialiste Salima Moyard avait déjà interpellé le Conseil d'Etat en 2017, sans succès. Suite aux révélations d'Odysseus 3.1, elle avait relancé, sans plus de succès, le gouvernement par le biais d'une question urgente.
En janvier, elle a déposé une motion demandant de cartographier les endroits d'immersion et analyser le contenu des caisses. Elle veut aussi que le Conseil d'Etat prépare l'assainissement complet des sites. Comme le relève le Conseil fédéral, étant donné que les munitions proviennent d'une entreprise privée, et non de l'armée, le canton est responsable de l'évaluation des sites pollués.