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Nucléaire iranienLes négociations dans une phase «très difficile»

Les négociations à Genève sur le programme nucléaire de l'Iran sont entrées samedi dans une phase «très difficile», soulignent Occidentaux et Iraniens. L'Iran doute même d'un accord.

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L'Iran a commencé le travail de démantèlement de ses centrifugeuses nucléaires. A l'image: le site de Natanz. (Lundi 2 novembre 2015)

L'Iran a commencé le travail de démantèlement de ses centrifugeuses nucléaires. A l'image: le site de Natanz. (Lundi 2 novembre 2015)

Keystone
Le parlement iranien approuve l'accord sur le nucléaire trouvé avec les grandes puissances occidentales (mardi 13 octobre 2015).

Le parlement iranien approuve l'accord sur le nucléaire trouvé avec les grandes puissances occidentales (mardi 13 octobre 2015).

AFP
Le marathon des négociations s'est soldé par un accord historique à Vienne, en Autriche. (Mardi 14 juillet 2015)

Le marathon des négociations s'est soldé par un accord historique à Vienne, en Autriche. (Mardi 14 juillet 2015)

Georg Hochmuth, Keystone

Les représentants des puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) et de l'Iran sont engagés dans des pourparlers depuis le milieu de la semaine à Genève. Ils tentent de parvenir à un accord préliminaire sur le nucléaire iranien. Aux signes d'ouverture et d'optimisme de vendredi ont succédé samedi des déclarations prudentes.

«Les négociations sont difficiles et denses et il n'est pas clair si nous aurons un résultat ce soir (samedi), a déclaré Abbas Araghchi, qui dirige l'équipe de négociateurs iraniens, selon l'agence Fars. La querelle porte sur les formulations», a déclaré Araghchi. Il a ajouté que «les discussions portent sur l'équilibre entre les pas que chaque partie doit faire».

Les 5+1 observaient un mutisme absolu quant à l'état des discussions et la porte-parole du secrétaire d'Etat John Kerry a simplement annoncé qu'il se rendrait dimanche à Londres. «Cela pourrait fixer un dernier délai pour presser les négociateurs», a estimé Mark Hibbs de la Fondation Carnegie pour la paix internationale.

Point crucial

La présence sur les rives du Léman des ministres américain, chinois, russe, français, britannique et allemand (John Kerry, Wang Li, Sergueï Lavrov, Laurent Fabius, William Hague et Guido Westerwelle) semblent montrer que les discussions en sont à un point crucial.

De sources diplomatiques, on indique qu'un compromis a été proposé. Il concerne le problème central du droit à l'enrichissement d'uranium revendiqué par l'Iran, qui insiste pour que ce droit soit reconnu par la communauté internationale.

«Bonne volonté»

Un point de vue confirmé du côté iranien. «Les négociations sont entrées dans une phase très difficile et les négociateurs iraniens insistent sur les droits de notre pays», a souligné samedi le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif. Il a ajouté qu'il est «trop tôt pour préjuger» des résultats des négociations.

Les ministres des Affaires étrangères du groupe 5 1 sont à Genève pour peser de tout leur poids dans la dernière ligne droite des discussions. «Leur présence montre qu'on est arrivé à un stade ou la présence des ministres est nécessaire (...) J'espère qu'ils feront preuve de bonne volonté», a commenté le chef de la diplomatie iranienne à la télévision de son pays.

Enrichissement d'uranium

Zarif a toutefois souligné que son pays n'est pas prêt à accepter un accord qui porte atteinte aux droits et intérêts de l'Iran. «Nous nous opposerons à toute demande excessive», a-t-il souligné. «L'enrichissement d'uranium doit faire partie de tout accord (...) Nous assurons la population que l'enrichissement ne s'arrêtera jamais», a ajouté Zarif.

L'enrichissement d'uranium par l'Iran est au coeur des inquiétudes des pays occidentaux et d'Israël. Ils craignent que l'uranium enrichi à 20% soit utilisé pour obtenir de l'uranium à 90% pour un usage militaire, malgré les dénégations de Téhéran.

Sanctions économiques

La République islamique demande en outre un assouplissement des sanctions économiques en échange de toute concession sur son programme nucléaire. Certains avoirs iraniens gelés pourraient être débloqués et les restrictions au commerce des métaux précieux, de produits pétrochimiques et de pièces détachées pour l'aéronautique allégées.

Les Etats-Unis pourraient par ailleurs renoncer en partie à faire pression sur les autres pays en faveur du boycott du pétrole iranien. La République islamique réclame davantage de concessions concernant l'embargo sur ses exportations de pétrole et l'accès au système bancaire international.

Pression israélienne

Israël a de son côté poursuivi sa campagne contre un allégement des sanctions. Jérusalem redit que cela aurait pour seul effet de donner plus de temps à l'Iran pour se doter d'une arme nucléaire.

(ats)

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